RoyalPrince Harry: un bref retour très scruté pour le couronnement
Le fils cadet de Charles III a accepté tardivement l’invitation à l’événement. Il s’y rend sans Meghan.
Au couronnement de Charles III, les regards ne seront pas seulement tournés vers le nouveau roi mais aussi vers son fils cadet, le prince Harry, qui apparaîtra pour la première fois avec la famille royale depuis la publication de son autobiographie très critique.
Le prince de 38 ans a répondu seulement le 12 avril à l’invitation. Il sera bien présent au couronnement, le 6 mai à Londres, mais sans son épouse Meghan et leurs enfants, qui resteront en Californie où les «Sussex» se sont installés en 2020 après avoir quitté avec fracas le Royaume-Uni.
Sa réponse a mis fin à un suspense de plusieurs semaines, mais a ouvert la porte à d’autres questions sur son rôle dans le couronnement. Où sera-t-il assis dans l’abbaye de Westminster? Parlera-t-il avec son frère William et la reine consort Camilla, sérieusement attaqués dans ses mémoires «Le Suppléant», sortis en janvier?
Ses interactions vont être scrutées
«Les gens vont suivre de près les interactions entre lui et les autres membres de la famille royale», anticipe Pauline Maclaran de l’université Royal Holloway. «Mais j’imagine que les deux frères seront tenus éloignés l’un de l’autre», ajoute la professeure, autrice d’un livre sur la monarchie.
La dernière fois que les princes sont apparus ensemble remonte à septembre, après le décès d’Elizabeth II. Les deux frères étaient venus saluer la foule avec leurs épouses devant le château de Windsor, pour afficher un semblant d’unité dans ce moment de deuil. Mais les deux couples avaient à peine échangé un mot.
Éviter les huées
Selon la presse, Harry viendra en coup de vent à Londres. Il pourrait même être de retour dans la journée du 6 mai en Californie, pour son fils Archie qui fêtera ce jour-là ses 4 ans. Venir sans Meghan est «la parfaite solution», selon Pauline Maclaran. «Il pourra ainsi rester discret. (…) Si Harry et Meghan étaient venus ensemble, ils risquaient fort d’être hués».
Le couple est en effet très impopulaire au Royaume-Uni. Les tabloïds sont impitoyables. On leur reproche d’avoir claqué la porte en 2020, puis critiqué la puissante et secrète famille royale, et d’en avoir révélé les coulisses et les dissensions au monde entier.
Dans «Le Suppléant», énorme succès en librairie, William, l’héritier du trône, est présenté comme colérique, au point en 2019 d’avoir jeté Harry à terre lors d’une dispute à propos de Meghan. Il accuse aussi sa belle-mère Camilla d’avoir mené une longue «campagne pour accéder au statut d’épouse, et au bout du compte à la Couronne». Il affirme qu’elle a dévoilé des conversations privées dans la presse. William et Harry auraient supplié leur père de ne jamais l’épouser.
Mais pour Pauline Maclaran, le coup le plus dur a été porté en mars 2021 à la télévision américaine, quand Harry et son épouse ont raconté qu’un membre de la famille royale s’était interrogé sur la couleur de la peau de leur fils avant sa naissance, Meghan étant métisse. Ils ont depuis nié avoir accusé la famille de racisme, et parlé de «biais inconscient».
C’est un sujet particulièrement important pour les jeunes, souligne-t-elle. Or «une des grandes préoccupations de la monarchie est de savoir comment susciter l’enthousiasme des jeunes à son égard. La plupart d’entre eux ne se soucient pas vraiment de la monarchie ou s’y opposent activement».
Plan B
Harry «a fait du mal à la monarchie», estime-t-elle, alors que Charles est déjà loin d’être aussi populaire qu’Elizabeth II. La réconciliation n’a pas l’air d’être à l’ordre du jour. «Les deux parties n’y semblent pas disposées», souligne Pauline Maclaran.
Charles tenait malgré tout, selon la presse, à inviter Harry. «Ne pas le faire aurait semblé mesquin», selon Sean Lang, un professeur d’histoire à l’université d’Anglia Ruskin. «Il est possible que le spectacle du couronnement (…) souligne à quel point le prince Harry s’est exclu de la monarchie, ce qui pourrait faire de cette journée un moment difficile pour lui», poursuit le professeur.
Sa solitude au sein des Windsor est déjà un thème omniprésent dans «Le Suppléant», où il se décrit comme «l’ombre, la doublure, le plan B de William. Il y raconte aussi avoir appris la mort d’Elizabeth II en septembre sur le site de la BBC, alors qu’il se rendait seul en Écosse à son chevet, faute d’avoir été prévenu que ses proches s’y étaient rendus en avion privé.