FootballStade Lausanne: un échec pour se réinventer
La victoire de samedi (3-1 face à Thoune) ne suffit pas à entretenir l’illusion. Le SLO est en situation d’échec pour la première fois depuis des lustres. Toute la question est de savoir comment le club va faire face.
- par
- Florian Vaney
Le mot n’est pas tabou à Stade Lausanne. Simplement, il avait été oublié. À force d’empiler les louanges et de grimper dans la hiérarchie, c’est ce qui arrive. L’échec, le vrai, le SLO ne l’avait plus connu depuis au bas mot la saison 2015/2016 et ces finales de 1re ligue perdues contre United Zurich. Depuis, les Lausannois ont toujours pu faire le bilan en se retournant sur davantage de positif que de négatif. À chaque fois, sans exception, même quand le club a failli voler en éclats il y a trois ans.
Parce qu’il fallait bien que ça arrive, les Stadistes sont en train de se cogner la tête contre leur plafond. Ils ne feront pas mieux que leur 3e place de l’an dernier, ni que leurs 58 points, pas plus qu’ils ne rempliront leurs objectifs d’ascension. Leur jouerie n’est plus celle qui fait briller les yeux des rares curieux de la Pontaise, celle qui leur permet d’exister positivement dans l’imaginaire collectif. Le SLO a régressé. Aucune fatalité là-dedans, le plafond est amovible. Mais un coup bien placé à l’amour-propre quand même.
La moitié de l’effectif en fin de contrat
Le fait est que Stade Lausanne Ouchy possède les moyens, les finances et la liberté de bien faire. De mieux faire. C’est aussi pour ça qu’on peut parler d’échec. Durant l’hiver, les Vaudois l’ont jouée offensive. En enrôlant notamment les deux «concurrents» Nias Hefti (Thoune) et Robin Kamber (Wil). Aucune démesure, mais la volonté d’affirmer leurs ambitions. Sans plus de réussite que ça. La victoire obtenue samedi face à Thoune (3-1) se voulait plutôt convaincante. Mais elle tombait trop tard, après trop d’approximations et de points perdus.
Les dirigeants stadistes ont tapé du poing sur la table ces derniers jours pour éviter une fin de saison en roue libre. La première partie du message est passée, avec le succès de ce week-end. La seconde est sans doute là pour faire remarquer qu’il reste des places à prendre pour la saison prochaine au sein d’un effectif qui pourrait bien être chamboulé cet été. Pour éviter un deuxième échec successif. Et parce qu’une douzaine d’éléments arrivent en fin de contrat au mois de juin.
Alternative au Lausanne-Sport
Le cas le plus intéressant sera peut-être celui de l’entraîneur, Meho Kodro. L’homme qui a appris l’espagnol du football à tous les Stadistes. Le technicien a amené un savoir-faire loué à chaque occasion par ses joueurs. En sa défaveur, il n’a pas la cote de popularité d’un Uli Forte (Yverdon) ou d’un Andrea Binotto (Xamax) en Suisse romande. Se refusant à l’anglais ou au français, ses apparitions médiatiques sont rares. À l’heure où Stade-Lausanne semble vouloir profiter des faux pas du Lausanne-Sport pour se positionner comme une alternative pour les amoureux de foot du canton, ça peut compter.
Sur ce terrain-là, le SLO sera attendu la saison prochaine. Le dénouement de la bataille face au rival de la ville est couru d’avance? Certes. Mais si Stade Lausanne entend y ajouter un semblant de suspense, il n’a d’autre choix que de se réinventer.