Après sept ans, l’Iran et l’Arabie saoudite renouent le dialogue

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DiplomatieAprès sept ans de silence, l’Iran et l’Arabie saoudite renouent le dialogue

Brouillés depuis 2016, après une attaque de missions diplomatiques saoudiennes en Iran, les deux pays rivaux vont rétablir leurs relations et envoyer des ambassadeurs.

Le 2 janvier 2016, des manifestants avaient bouté le feu à l’ambassade saoudienne à Téhéran, en signe de protestation à la suite de l’exécution, par Riyad, d’un célèbre religieux chiite. Ce fut le point de départ de la brouille.

Le 2 janvier 2016, des manifestants avaient bouté le feu à l’ambassade saoudienne à Téhéran, en signe de protestation à la suite de l’exécution, par Riyad, d’un célèbre religieux chiite. Ce fut le point de départ de la brouille.

AFP

L’Iran et l’Arabie saoudite, poids lourds du Moyen-Orient ayant rompu leurs liens en 2016, ont annoncé, lundi, le rétablissement de leurs relations diplomatiques à l’issue de pourparlers entre les dirigeants des deux pays en Chine. «À la suite de pourparlers, la République islamique d’Iran et le Royaume d’Arabie saoudite sont convenus de rouvrir les ambassades et représentations dans un délai maximum de deux mois», a indiqué l’agence Irna, dans un communiqué conjoint publié par les médias d’Etat des deux pays.

L’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite ont rompu leurs liens il y a plus de sept ans, après l’attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants dans la République islamique, à la suite de l’exécution, par Riyad, d’un célèbre religieux chiite, Nimr al-Nimr.

D’autres pays du Golfe, parmi lesquels les Émirats arabes unis, le Koweït et Bahreïn, avaient par la suite réduit leurs liens diplomatiques avec Téhéran pour soutenir Riyad.

«Négociations intensives»

Selon l’agence iranienne Irna, Ali Shamkhani, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, s’était rendu, lundi, à Pékin, «pour des négociations intensives avec son homologue saoudien en Chine, visant à résoudre enfin les différends entre Téhéran et Riyad». Les ministres des Affaires étrangères ont pris «les dispositions nécessaires pour l’échange des ambassadeurs», a ajouté le texte, sans plus de précision.

À partir d’avril 2021, l’Irak a accueilli une série de réunions entre responsables de la sécurité des deux puissances rivales, pour rapprocher les deux pays. Dans leur communiqué conjoint, l’Iran et l’Arabie saoudite «remercient la République d’Irak et le sultanat d’Oman d’avoir accueilli des pourparlers entre les deux parties, en 2021 et 2022, ainsi que les dirigeants et le gouvernement de la République populaire de Chine pour avoir accueilli et soutenu les pourparlers menés dans ce pays».

Téhéran et Riyad soutiennent des parties rivales dans plusieurs conflits dans la région, notamment au Yémen. L’Iran a une influence prépondérante en Irak et au Liban et soutient militairement et politiquement le régime en Syrie.

Énergie, sécurité, communications

Pékin avait signé, en 2021, un vaste accord stratégique sur 25 ans avec Téhéran, dans des domaines aussi variés que l’énergie, la sécurité, les infrastructures et les communications. «Les trois pays déclarent leur ferme volonté de déployer tous les efforts pour renforcer la paix et la sécurité régionales et internationales», a indiqué le communiqué conjoint.

À la mi-février, le président iranien, Ebrahim Raïssi, a effectué une visite d’État de trois jours en Chine, la première d’un président iranien dans ce pays depuis plus de 20 ans. Ces derniers mois, les Émirats et le Koweït ont repris leurs relations diplomatiques avec l’Iran.

(AFP)

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