Condamnée après s’être assise pour le climat

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DelémontCondamnée après s’être assise pour le climat

Une militante jugée «correcte et courtoise» par la police a été reconnue coupable d’entrave à la circulation.

Vincent Donzé
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Vincent Donzé
La circulation a été perturbée par des militants assis derrière l’Hôtel-de-Ville de Delémont.

La circulation a été perturbée par des militants assis derrière l’Hôtel-de-Ville de Delémont.

lematin.ch/Vincent Donzé

Une militante du climat franc-montagnarde a été condamnée par le Tribunal de première instance à 10 jours-amende avec sursis pour contrainte: en participant à un sit-in organisé il y a deux ans à Delémont, elle a obligé la police à dévier la circulation, comme l’a rapporté «Le Quotidien Jurassien».

Les militants étaient une cinquantaine à la rue Pierre-Péquignat, le 8 mai 2021. Ce jour-là, le mouvement «Extinction Rebellion» appelait à s’asseoir sur la route dans huit villes suisses. La manifestante jugée à Porrentruy portait sur sa pancarte un message ainsi rédigé: «J’ai peur que le changement climatique déclenche la guerre et la violence».

Quelques minutes de plus

Lorsque la police est intervenue, la militante a donné sa carte d’identité en indiquant vouloir rester assise quelques minutes de plus. «Était-elle hostile?» a demandé la juge Marjorie Noirat à deux policiers appelés à témoigner.

«Pas du tout, elle était correcte et courtoise, nous n’avons rien à lui reprocher», ont-ils répondu. Selon ces agents cités par «Le Quotidien Jurassien», deux ou trois voitures ont dû rouler sur le trottoir, puis quelques autres ont dû faire un détour estimé à une minute.

La rue Pierre-Péquignat a été entravée un jour de printemps par des sympathisants d’«Extinction Rebellion».

La rue Pierre-Péquignat a été entravée un jour de printemps par des sympathisants d’«Extinction Rebellion».

lematin.ch/Vincent Donzé

«Quand mon fils de 20 ans éclate en pleurs en me disant qu’il n’a pas d’avenir, cela me fait froid dans le dos», a plaidé la prévenue. Mais la juge n’a pas fait de politique: elle a appliqué la loi, sachant que le Tribunal fédéral a rejeté la notion d’état de nécessité dans des actions de blocage similaires.

«La Constitution jurassienne, pour des raisons historiques, s’est montrée progressiste sur la liberté de manifester», a plaidé la défense. «On a dû dévier la circulation et la liberté des autres usagers a été entravée», a rétorqué la juge. La militante condamnée est sortie du tribunal en larmes. Elle prévoit de faire appel contre le jugement de première instance.

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