CubaPrison à vie confirmée pour deux meurtriers de femmes
Deux Cubains condamnés pour avoir tué leurs anciennes compagnes avaient fait appel. Mais la Cour suprême, en vertu d’un nouveau Code pénal, a maintenu leur condamnation à la perpétuité.
La Cour suprême de Cuba a confirmé, mardi, les peines de prison à vie contre deux hommes condamnés pour le meurtre de femmes, au moment où le nombre de féminicides sur l’île a explosé, selon des groupes indépendants.
Ces deux condamnations pour la mort violente de femmes sont les premières à être rendues publiques depuis l’adoption par Cuba, en mai 2022, d’un nouveau Code pénal qui sanctionne la violence basée sur le genre, même s’il ne comporte pas la notion spécifique de féminicide, contrairement à ce que réclamaient des organisations indépendantes et même la députée Mariela Castro, fille de l’ex-dirigeant Raúl Castro.
«Les deux individus ont été condamnés à la prison à perpétuité en tant qu’auteurs du crime de meurtre», a annoncé la plus haute instance juridique cubaine sur son site internet.
«Répulsion totale», «rejet absolu»
Les arrêts de la Cour suprême ont été confirmés après que les deux accusés ont fait appel séparément des décisions d’une juridiction inférieure. La Cour a précisé que le premier avait tué, à La Havane, «son ancienne épouse et la mère de son unique enfant», tandis que le second avait tué, dans la province centrale de Ciego de Avila, son «ancienne compagne, une fois qu’elle avait décidé de se séparer de lui».
Le tribunal «a pris en compte le fait que ces événements marquent irrémédiablement l’avenir des enfants mineurs des victimes et suscitent une répulsion totale et un rejet absolu de la part de la société, qui défend l’inclusion, l’égalité et la non-violence», a ajouté la Cour suprême.
Un article du nouveau Code pénal prévoit des peines de 20 à 30 ans de prison, la réclusion à perpétuité ou la peine de mort «pour quiconque prive une femme de sa vie à la suite d’une violence fondée sur le genre».
Cuba, qui compte 11,1 millions d’habitants, a enregistré «27 féminicides» entre janvier et avril, selon les collectifs indépendants Alas Tensas et Yo sí te creo. Ces groupes ont dénombré 36 féminicides pour l’année 2022, soit le nombre le plus élevé depuis le début de l’enregistrement des données sur l’île, en 2019. «Ce sera la pire année pour la violence fondée sur le genre», a prédit Alas Tensas, fin avril.