Voile: La Suisse en embuscade au Sail GP d’Espagne

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VoileLa Suisse en embuscade au Sail GP d’Espagne

À Cadix, l’équipe de Sébastien Schneiter devra hausser le ton pour se hisser en finale d’une épreuve qui séduit des milliers de spectateurs.

Grégoire Surdez Cadix
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Grégoire Surdez Cadix
La Suisse a terminé sa journée par une très belle 4e place au GP d’Espagne de Cadix.

La Suisse a terminé sa journée par une très belle 4e place au GP d’Espagne de Cadix.

Felix Diemer / SailGP

L’Espagne est un vrai pays de sport. Et la voile, qui se joue souvent à huis clos, loin des yeux, n’échappe pas à la règle. À Cadix, le public est venu très nombreux sur la corniche de la cité andalouse pour assister au Sail GP d’Espagne. Une foule curieuse de découvrir ces F50, des catamarans à foils qui ressemblent à des taureaux furieux. L’organisation du Sail GP n’a pas son pareil pour dénicher des terrains de jeu à la fois superbes et proches de la foule. Un accès libre pour le grand public, des zones hospitality et VIP avec sa terrasse vue mer imprenable, sont la marque de fabrique du circuit cher à Sir Russell Coutts. 

Comme dans un scénario parfait, la première banderille a été posée par le team espagnol, faisant encore grimper la température chez les fans locaux. Une victoire qui n’a pas pu être contestée par la Suisse, pourtant très, peut-être même un peu trop, motivée. «Les opportunités sont là lors de chaque Grand Prix mais nous ne parvenons pas à les saisir pleinement», expliquait Tanguy Cariou, le directeur technique du Team Suisse avant ce GP d’Espagne.

Sanction contre la Suisse contestée

Tout est question de secondes. Parfois même de dixième de secondes. Sur ces F1 des mers, la marge d’erreur est aussi fine qu’une feuille de carbone. La Suisse l’a appris à ses dépens lors de la première régate de ce 7e Grand Prix de la saison. À Cadix, Sébastien Schneiter a failli se faire la belle pour filer en tête. Mais, coupable d’avoir tassé avec un peu trop d’insistance les Danois, il a été mis hors course de cette première manche. Une sanction sévère mais en Sail GP, le jury ne badine pas avec les contacts trop rapprochés. Les sanctions sont prises en temps réel et appliquées sans possibilité de recours.

Plombée par ce faux départ, la journée des Suisses a été crescendo par la suite. «L’équipe a bien réagi après ce black flag très sévère, estime Sébastien Schneiter. Il y a une petite faute, mais elle ne méritait pas d’être sanctionnée ainsi. Même notre adversaire danois m’a confié avoir été très surpris par notre mise hors course.» La déception a peine ravalée, il a fallu se jeter dans la course 2. «Nous nous sommes bien remis dedans malgré tout jusqu’à une manœuvre qui n’est pas bien passée.», poursuit Seb Schneiter.

La Suisse a stoppé l’hémorragie

Pour la Suisse, la manche No 2 s’est jouée lors d’un empannage qui a mal tourné sur le premier bord de portant. Sur ces bateaux volants, et dans des conditions légères, une perte de vitesse est synonyme de perte d’altitude. Lorsque le F50 repose ses flotteurs, il devient très banal et très lent. Presque pataud sur l’eau. Le différentiel avec ceux qui filent en l’air est alors énorme et les conséquences cruelles. Cinquième après un bon départ, le bateau suisse n’a pu que glisser jusqu’en 8e position.

Restait alors une troisième course pour mettre un peu de réconfort sur des efforts jusque-là vains. «Lorsque l’on élimine les petites erreurs, nous sommes dans le match, se félicite Sébastien Schneiter. C’est ce que nous avons fait sur cette 3e manche du jour et nous allons nous appuyer là-dessus pour demain (ndlr: dimanche). Avec encore deux courses, tout reste encore possible car nous pouvons voir que personne n’est à l’abri dans ce championnat. Tout se joue tellement sur des détails…»

En se posant au pied du podium de cette course 3, la Suisse a stoppé l’hémorragie d’un début de journée bien sombre. Actuellement 8e, devant l’Angleterre et l’Allemagne, elle reste à distance pour une place dans le top 5. Pour accéder à la finale qui réunit les trois meilleures équipes, il faudra sans doute attendre encore un peu. «Tâchons de faire des choses simples. Ensuite, nous verrons jusqu’où cela nous permettra d’aller.», conclut Sébastien Schneiter.

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