Hockey sur glaceLes plus et les moins ajoulots à Lugano
Battu 1-0 vendredi à Lugano en ouverture de saison, le HC Ajoie a livré une prestation encourageante, du moins d’un point de vue défensif. Fera-t-il mieux samedi lors de la venue de FR Gottéron à Porrentruy ?
- par
- Julien Boegli
Le HC Ajoie a débuté son concours en National League par un revers au Tessin. Il y a douze mois, son retour dans la plus haute ligue s’était soldé là aussi par un échec (3-1 à domicile face à Bienne). Pour la formation dirigée désormais par le Tchèque Filip Pesan, ce déplacement à Lugano représentait un nouveau saut dans l’inconnu, tant l’effectif a été fortement remanié durant l’été, avec pas moins de 14 éléments engagés (12 étaient alignés à la Cornèr Arena). Des 14 concurrents de NL, le club jurassien est celui dont le visage a subi la plus importante chirurgie reconstructrice.
Qu’est-ce qui a fonctionné ? Qu’est-ce qui a manqué ? On débriefe avant la confrontation de ce samedi soir face aux Dragons de FR Gottéron.
Les plus:
L’alarme n’a pas été enclenchée en zone défensive
De ce premier duel automnal, on retiendra surtout la solidité et la sérénité du jeu défensif, secteur le mieux fourni actuellement. Pour cette reprise, le coach Pesan avait opté pour un dispositif à 7 arrières et 13 attaquants. Membre à part entière de la brigade défensive l’an passé, Anthony Rouiller et Bastien Pouilly, désignés surnuméraires, ont suivi la performance de leurs coéquipiers depuis l’extérieur. Quatre hommes n’ont pas connu le fiasco de l’an passé. Kevin Fey (Bienne), l’Américain TJ Brennan (Salzbourg), Valentin Pilet (Viège) et Thomas Thiry (Berne). Aucun n’est d’ailleurs engagé sur l’unique réussite de la soirée (Hauert-Birbaum).
Il était intéressant de voir comment le HCA allait se comporter au plus fort de la pression luganaise. Les moments les plus chauds, il les a vécus lors des cinq minutes minutes initiales, puis entre la 25e et la 35e minute. Le dispositif a résisté, tenu, sans signe visible d’affolement. Et ça, c’est plutôt rassurant même si, il faut l’admettre, il n’y avait pas non plus en face « Il Grande » Lugano lors de cette rentrée officielle.
Arrière-garde la plus perméable de la ligue lors de l’exercice écoulé (224 buts encaissés en 51 matches, soit une moyenne de 4,39 buts encaissés par match), il y a fort à parier que ce groupe-là fera mieux.
Damiano Ciaccio a tenu son équipe dans le match
Sans réelle doublure permanente la saison passée, Tim Wolf sort d’un concours extrêmement éprouvant. Avec l’engagement de Damiano Ciaccio (Ambri), le gardien zurichois a désormais davantage de concurrence et d’occasions de prendre du recul avec la glace. Et c’est tant mieux pour lui et pour Ajoie. Titularisé vendredi soir – Wolf gardera vraisemblablement la cage ce samedi –, Ciaccio a livré un bon match de bout en bout (36 tirs sur son but). Que ce soit en Léventine lors des deux exercices précédents ou à Langnau lors des cinq d’avant, le bonhomme de 33 ans est un habitué du partage des tâches à ce niveau de jeu. Avec le duo Wolf-Ciaccio devant les filets, Ajoie dispose d’une base solide.
Un engagement presque sans faille pour Frédérik Gauthier
C’est la «stat» de la soirée. Centre de la première ligne jurassienne, Frédérik Gauthier a remporté 75% des 20 mises en jeu auxquelles il a pris part. L’apport du Canadien, qui a passé son dernier hiver entre les New Jersey Devils et la AHL, lors des engagements mais également dans le jeu, a été profitable à sa nouvelle escouade. Aux côtés du Québécois Guillaume Asselin et de Kevin Bozon, il a composé le trio offensif jurassien le plus dangereux.
Les moins:
Un manque de tranchant offensif
En panne de réussite offensive lors de la préparation (11 buts inscrits en 8 matches, dont 4 sans trouver le chemin des filets), l’attaque ajoulote est demeurée muette face au géant finlandais Mikko Koskinen. Manquant de percutant, Ajoie n’a adressé que 16 frappes en direction de la cage luganaise, soit autant qu’Ambri à Fribourg, avec deux points à la clé pour les Léventins. Le jeu de puissance, avec six minutes passées à 5 contre 4 – dont quatre en fin de match – n’a révélé que des schémas encore mal exécutés et donc sans grande menace. Plus faible offensive de NL la saison dernière (84 réalisations, soit 1,65 but marqué par match), le HCA pourrait bien hériter à nouveau du plus mauvais rendement dans ce secteur.
Des leaders en panne de confiance
Certains éléments-clés du dispositif offensif n’ont pas encore marqué le moindre but depuis le début de la campagne de préparation. C’est le cas du Québécois Phil-Michael Devos, Reto Schmutz ou encore Thibault Frossard. Le trio composé du nouveau venu Martin Bakos, Devos et Schmutz a d’ailleurs été le plus discret de la rencontre, avec seulement deux envois répertoriés en direction de Koskinen. C’est bien peu pour une ligne censée être capable de faire la différence.