Football: Le quatrième printemps européen de Servette

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FootballLe quatrième printemps européen de Servette

Avant de recevoir Ludogorets ce jeudi (21 h 00) en Conference League, le club grenat a passé à trois reprises dans son histoire le cap de la nouvelle année en Coupe d’Europe. Sans jamais poursuivre l’aventure.

Valentin Schnorhk
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Valentin Schnorhk
En décembre 2001, Servette s’était imposé 0-3 sur la pelouse du Hertha Berlin. De quoi décrocher son ticket pour les 8es de finale de la Coupe UEFA. Les Grenat étaient alors tombés contre Valence.

En décembre 2001, Servette s’était imposé 0-3 sur la pelouse du Hertha Berlin. De quoi décrocher son ticket pour les 8es de finale de la Coupe UEFA. Les Grenat étaient alors tombés contre Valence.

imago/ContrastHerthinho

De fait, pour ce Servette qui grandit, qui découvre vraiment la Coupe d’Europe version XXIe siècle, tout est un petit peu nouveau. Même si, dans son histoire longue de bientôt 134 ans, il y a quelque chose que le club grenat n’est encore jamais parvenu à faire: passer un tour européen en deuxième partie de saison.

La double confrontation contre Ludogorets (ce jeudi à 21 h 00 à la Praille, avant le retour dans une semaine en Bulgarie) est la quatrième tentative des Genevois, la première depuis plus de vingt ans. Retour sur les trois précédentes.

La Coupe des Coupes 1966-1967

C’est un autre temps. Le Servette d’alors, c’est celui de Jacky Barlie dans les buts. Des Hongrois Valer Nemeth et Peter Pazmandy. De Michel Desbiolles. De l’architecte du futur Stade de Genève Bernard Mocellin. C’est une saison où le mythique Bela Guttman vient s’asseoir quelques mois sur le banc grenat, avant de léguer sa place à Gilbert Dutoit.

C’est avec ce dernier que les Grenat affrontent le Slavia Sofia en quarts de finale de la Coupe des Coupes, après avoir éliminé les Finlandais de Turku et les Néerlandais du Sparta Rotterdam. C’est la première fois que Servette rencontre des Bulgares: il y aura ensuite le CSKA Sofia en 1998-99, avant donc Ludogorets Razgrad cette année.

À l’aller, aux Charmilles, Desbiolles inscrit le but vainqueur. Servette l’emporte 1-0 et peut espérer se qualifier pour le dernier carré. Mais dix jours plus tard, en Bulgarie, les Grenat s’inclinent sèchement 3-0 et laissent le Slavia Sofia défier les Rangers en demi-finale. Sans succès: le Bayern Munich battra les Écossais en finale.

La Coupe des Coupes 1978-1979

La plus grande saison de l’histoire du Servette FC. Sur le sol national, les Grenat et leur maillot Admiral sont injouables: ils s’adjugent le championnat de Suisse, remportent les deux coupes nationales (Coupe de Suisse et la défunte Coupe de la Ligue) et gagnent même la vénérable Coupe des Alpes. En Coupe d’Europe, par contre, le parcours est un petit peu moins glorieux pour Peter Pazmandy, devenu entraîneur, et ses hommes.

Après avoir éliminé le PAOK Salonique et Nancy (sans Platini, blessé), les Joko Pfister, Lucio Bizzini, Gilbert Guyot ou encore Marc Schnyder butent à nouveau en quart de finale. Cette fois, c’est le Fortuna Düsseldorf qui brise les espoirs servettiens. Pourtant, à l’aller, en RFA (Allemagne de l’Ouest), Servette ramène un bon 0-0. Mais aux Charmilles, le Fortuna ouvre rapidement le score par Rudi Bommer. «Didi» Andrey égalisera en fin de match, sans que Servette ne parvienne à inscrire ce deuxième but qui aurait tout changé. À l’époque, la règle du but marqué à l’extérieur fait foi.

Düsseldorf ira jusqu’en finale, avant d’échouer contre le Barça.

La Coupe UEFA 2001-2002

C’est la dernière «épopée» servettienne. Lucien Favre est sur le banc, et il se fait un nom. Quand, début décembre, Servette vient l’emporter 0-3 sur la pelouse du Hertha Berlin en 16es de finale (après le 0-0 de l’aller), il laisse une trace: l’entraîneur vaudois reviendra quelques années plus tard dans la capitale allemande, où il lancera sa carrière en Bundesliga.

Avant le Hertha, Servette avait aussi éliminé le Slavia Prague et le Real Saragosse. Les Genevois avaient vu de l’Europe, mais le morceau qui leur est proposé en 8es de finale est du très sérieux: c’est la grande époque du Valencia CF, finaliste des Ligues des champions 2000 et 2001. Rafael Benitez est alors sur le banc adverse.

Et le déplacement à Mestalla pour le match aller va vite tourner au cauchemar pour ces Grenat qui n’ont pas encore repris le championnat: après moins de quatre minutes, Vitorino Hilton, qui est au début de sa carrière européenne, trompe Eric Pédat, son propre gardien. Pablo Aimar et Salva Ballesta doubleront et tripleront la mise pour les Espagnols.

Les jeux sont faits avant le match retour. Ce qui n’empêche pas les Charmilles de vibrer une dernière fois cette saison-là. Servette joue le jeu à fond, et répond aux buts valenciens pour se quitter sur un 2-2 qui convient bien. Le Brésilien Robert et Alex Frei seront les buteurs servettiens.

Et si, la quatrième tentative était la bonne?

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