FranceAmende salée pour l’afficheur qui avait grimé Macron en Hitler
Le publicitaire qui avait créé des affiches pour dénoncer ce qui, selon lui, est une «dérive autoritaire» du gouvernement quant à sa politique du Covid, devra payer 10’000 euros.
Il avait publié des affiches représentant le président Emmanuel Macron en Hitler: le tribunal correctionnel de Toulon a condamné vendredi à 10’000 euros d’amende un afficheur varois qui défend son «droit à l’humour» et a aussitôt décidé de faire appel.
Michel-Ange Flori, 62 ans, ancien publicitaire, a été condamné pour «injure publique» au président de la République, qui avait porté plainte cet été, après la publication par cet entrepreneur de deux affiches le représentant à La Seyne-sur-Mer (Var) et à Toulon.
Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur Laurent Robert, qui avait dénoncé dans son réquisitoire «une volonté de nuire évidente».
Sur la première affiche visée, révélée le 19 juillet, quelques jours seulement après l’annonce par le gouvernement de la mise en place d’un pass sanitaire en France, Emmanuel Macron était représenté sous les traits d’Adolf Hitler, petite moustache et uniforme nazi, avec ce slogan: «Obéis, fais-toi vacciner».
Un mois plus tard, alors qu’une enquête avait été ouverte pour l’affiche d’Hitler, Michel-Ange Flori avait publié une autre affiche, où Emmanuel Macron apparaissait au côté du maréchal Pétain, vêtu et coiffé du même képi, sur fond de QR code, avec ce message: «Il n’y a qu’un pass à franchir».
«Le droit à la caricature a été atteint», a dénoncé au côté de M. Flori, son avocat, Me Béranger Tourné, annonçant «immédiatement faire appel». «Le président si prompt à défendre la liberté d’expression (...) considère qu’elle s’arrête à son auguste personne».
Si l’ancien délit d’«offense au président de la République» a été abrogé en 2013 après un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme condamnant la France, le chef de l’Etat est protégé de l'injure et de la diffamation publique comme tout citoyen ordinaire, même si les poursuites sont rarissimes.
Michel-Ange Flori «est peut-être irrévérencieux, grossier, démagogue mais coupable aucunement», a plaidé son avocat devant le tribunal, rappelant que ces affiches avaient été réalisées «en réaction à un débat polémique et politique».
«Dérive autoritaire»
De son côté, Michel-Ange Flori a revendiqué: «Certains écrivent sur les murs, moi je fais des affiches», rappelant que ce mode d’expression était «le plus ancien du monde».
Il a assuré vouloir «dénoncer les atteintes aux libertés d’un régime à la dérive autoritaire». Devant le palais de justice de Toulon, une vingtaine de personnes brandissant des pancartes «Je suis Flori» lui ont manifesté leur soutien.
Cet entrepreneur qui possédait 600 panneaux publicitaires en a conservé deux pour son usage personnel, sur lesquels il publie «des tweets en 4X3» selon son expression: soutien au personnel soignant, à l’équipe de France de foot ou messages politiques.
Il a plusieurs condamnations à son casier judiciaire, notamment pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique et vol.