Wimbledon 2023Ons Jabeur sort la baguette magique et file en finale
Menée 6-7, 2-4 par une Sabalenka intraitable, la Tunisienne a trouvé les ressources pour tourner une superbe demi-finale (6-7, 6-4, 6-3). Elle sera favorite samedi.
- par
- Mathieu Aeschmann Londres
Ons Jabeur débarquera samedi en rescapée sur le Centre Court de Wimbledon. Rouée de frappes pendant une heure et demie par Aryna Sabalenka (2e mondiale), la Tunisienne (6e) a sorti toute sa panoplie de prestidigitatrice pour retourner une demi-finale magnifique d’intensité (6-7 6-4 6-3). Après avoir écarté quatre championnes de Grand Chelem de suite (Andreescu, Kvitova, Rybakina, Sabalenka), elle sera l’immense favorite, samedi, face à l’invitée surprise Marketa Vondrousova (42e).
Mais comment donc Ons Jabeur a-t-elle fait pour remporter ce match? Après une première manche qui l’aura vu laisser filer trois balles de break puis une avance dans le jeu décisif (4-2), la finaliste de l’édition 2022 semblait devoir dire au revoir à son rêve au milieu d’un deuxième set à sens unique. Aryna Sabalenka menait 4-2, ne retenait aucune frappe, façon Serena Williams des grandes années. Et il ne lui manquait qu’une poignée de points (6) pour décrocher la place de No 1 et une première finale à Church Road.
Le tournant
Et puis le huitième jeu de cette deuxième manche changea tout. Deux points absolument fous ont d’un coup réveillé la foule et la confiance d’Ons Jabeur. Une double faute de Sabalenka (à Deuce) permit alors à la Tunisienne de lâcher un retour gagnant de coup droit. Le break venait d’être effacé, le match avait tourné. Car à partir de ce moment, la chouchou du Centre Court sembla lire les services adverses beaucoup plus facilement. Et cet ascendant la mena vers un break finalement assez logique au sixième jeu du troisième set.
«Merci à la foule de m’avoir gardée dans le match, souriait Ons Jabeur au micro du stade. C’était très dur d’encaisser les services et les coups gagnants d’Aryna (Sabalenka). Merci de m’avoir portée et d’avoir eu confiance en moi». Une aide extérieure qui ne doit pas minimiser les trésors de résilience que la Tunisienne trouva au fond d’elle-même.
«Je suis très fière parce que la «vieille moi» n’aurait pas gagné aujourd’hui, confirmait-elle avant de disparaître. Je suis allée puiser très profond». Il fallait au moins ça, pour s’offrir une deuxième chance, samedi, de décrocher le rêve d’une vie.