Hockey sur glaceLe choix tactique gagnant de Jan Cadieux
Au début du troisième tiers, l’entraîneur de GE Servette a décidé de placer Marc-Antoine Pouliot aux côtés de Tanner Richard et Vincent Praplan. Sur son premier shift, le trio a marqué, faisant ainsi tourner le match.
- par
- Ruben Steiger Genève
Outre l’affrontement sur la glace, une série de play-off est aussi un combat tactique et stratégique entre deux entraîneurs. Vendredi soir aux Vernets, Jan Cadieux s’est adjugé la première partie d’échecs contre son homologue Dan Tangnes, à la faveur d’un succès 3-1, en bougeant deux pions sur son échiquier.
À l’entame de la troisième période, alors que GE Servette était mené d’une longueur, l’entraîneur des Aigles a choisi de placer Marc-Antoine Pouliot, à la place de Deniss Smirnovs, à l’aile du deuxième trio d’attaque aux côtés de Tanner Richard et Vincent Praplan. Sur sa première présence, cette ligne a égalisé (1-1 par Praplan à la 42e), marquant ainsi le début du retournement de situation des Grenat. Quelques minutes plus tard, Linus Omark (46e) a inscrit le but décisif.
«C’est l’équipe qui a gagné ce soir, assure Jan Cadieux lorsqu’on l’interroge sur son coaching gagnant. Vous me connaissez, je déteste ça. Il a fallu prendre une décision, elle a été prise. Cependant, ce n’est pas cela qui a fait la différence dans ce match, mais bien le groupe.»
Qu’il le veuille ou non, ce changement a provoqué l’étincelle qui a changé le cours cet acte I. Car pendant quarante minutes, le GSHC jouait bien, se procurait des occasions, mais n’arrivait pas à trouver la faille face à un excellent Leonardo Genoni. «Il y a des matches comme ça où les choses ne tournent pas forcément comme on le souhaite, explique Vincent Praplan. Dans ces cas-là, l’entraîneur essaye de changer un peu les lignes afin d’insuffler une nouvelle dynamique.»
Amener plus d’offensive
Au-delà du fait de créer un deuxième souffle, cet ajustement avait surtout pour objectif de créer une ligne plus offensive. «Deniss (ndlr: Smirnovs), a fait un bon match et ce choix n’était pas contre lui, mais il me fallait un joueur plus offensif dans cette triplette, détaille Jan Cadieux. Marc-Antoine (ndlr: Pouliot) était frais et peut tout aussi bien jouer à l’aile qu’au centre, donc la décision a été facile à prendre car on avait besoin de créer quelque chose au troisième tiers.»
Une solution facilitée également car Vincent Praplan et Marc-Antoine Pouliot se connaissent bien. «J’ai beaucoup évolué à ses côtés cette saison et on se trouve bien sur la glace, souligne l’auteur de l’égalisation. Avec ce changement, notre ligne s’est mise à plus patiner et on était plus proches les uns des autres. C’est ce qui a fait la différence.»
Bien qu’il ne souhaite pas se mettre en avant, Jan Cadieux devient gentiment mais sûrement un expert en termes de coaching gagnant. Durant le quart de finale contre Lugano, il avait lancé Robert Mayer, excellent depuis, lors de l’acte IV. Surtout, alors que la série était indécise (2-2), il avait replacé Marco Miranda en première ligne avec Valtteri Filppula et Daniel Winnik. Une permutation qui avait joué un rôle prépondérant dans la qualification de sa formation.
L’entraîneur de GE Servette persévèrera-t-il dans cette voie? Deniss Smirnovs fera-t-il son retour dans le deuxième bloc? Réponse dimanche soir à la Bossard Arena de Zoug lors de l’acte II.