Guerre en UkraineTreize morts dans une frappe russe sur un centre commercial «très fréquenté»
Les autorités ukrainiennes craignent un bilan «très lourd». Selon elles, le centre commercial accueillait «plus de 1000 civils» au moment de la frappe russe.
Au moins 13 personnes ont été tuées et plus de 40 blessées lundi dans une frappe de missiles russes sur un centre commercial «très fréquenté» à Krementchouk, dans le centre de l’Ukraine, un «acte terroriste éhonté» selon le président Volodymyr Zelensky.
«La frappe russe d’aujourd’hui sur un centre commercial à Krementchouk est l’un des actes terroristes les plus éhontés de l’histoire européenne. Une ville paisible, un centre commercial ordinaire (avec) à l’intérieur des femmes, des enfants, des civils ordinaires», a déclaré Volodymyr Zelensky dans une vidéo diffusée sur Telegram.
Selon lui, un millier de personnes se trouvaient à l’intérieur du bâtiment mais «de nombreuses personnes ont réussi à s’en sortir». «Seuls des terroristes absolument fous pourraient frapper une telle installation avec des missiles, et ils ne devraient pas avoir leur place sur Terre», a poursuivi Volodymyr Zelensky, évoquant une «frappe calculée».
Des missiles antinavires
Selon le président, les opérations de sauvetage sont toujours en cours et «les pertes humaines pourraient être importantes», un incendie s’étant déclaré sur une surface de 10’000 mètres carrés après l’explosion. Le dernier bilan de la frappe donnée par le gouverneur de la région de Poltava, Dmytro Lounine, fait état de treize morts et de plus de 40 blessés. «Il est trop tôt pour parler du nombre final de morts», a-t-il souligné sur Telegram.
Cette ville du centre de l’Ukraine comptait quelque 220’000 habitants avant la guerre et avait jusqu’à présent été épargnée par les bombardements. M. Zelensky avait précédemment publié une vidéo montrant le centre commercial en feu, émettant de gros nuages de fumée, avec des pompiers et secouristes affairés sur place.
Selon l’armée de l’air ukrainienne, le centre commercial a été atteint par des missiles antinavires Kh-22 tirés de bombardiers à long rayon d’action Tu-22, de la région russe de Koursk. «Le tir de missiles sur Krementchouk a touché un endroit très fréquenté qui n’a aucun rapport avec les hostilités», a réagi sur Facebook Vitali Maletsky, le maire de Krementchouk.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a appelé sur Twitter les soutiens de Kiev à lui fournir davantage d’armes lourdes et à imposer des sanctions supplémentaires à la Russie. Mykhaïlo Podoliak, un conseiller du président ukrainien, a accusé sur Twitter ce pays d’être un «État terroriste» et le ministère de la Défense a évoqué une frappe effectuée à dessein à un moment où le centre commercial était «particulièrement bondé», afin de «faire le maximum de victimes».
Condamnations multiples
L’ambassadrice américaine en Ukraine, Bridget Brink, a assuré que «le monde demanderait des comptes au Kremlin pour ses atrocités en Ukraine». Du côté de l’ONU, la frappe russe est «totalement déplorable», a déclaré le porte-parole Stéphane Dujarric, qui rappelle que «les parties sont tenues, en vertu du droit international humanitaire, de protéger les civils et les infrastructures civiles».
Enfin, lors du sommet du G7, en Allemagne, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a estimé que l’attaque russe montre «la cruauté et la barbarie» de Vladimir Poutine et ne fait que «renforcer la détermination» occidentale à soutenir Kiev. «Poutine doit comprendre que son comportement ne fera que renforcer la détermination du Royaume-Uni et de tous les autres pays du G7 à soutenir l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra!»