États-UnisLa vice-présidente Kamala Harris en tournée en Afrique, «l’avenir du monde»
Le voyage en Afrique de Kamala Harris vise à freiner la présence grandissante de Pékin et de Moscou sur ce continent, riche en ressources, et à mettre en avant un message plus positif des États-Unis.
La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, entame, dimanche, une tournée dans trois pays d’Afrique, afin de promouvoir la vision positive portée par Washington, qui voit dans ce continent l'«avenir du monde». Ce déplacement au Ghana, en Tanzanie et en Zambie est la dernière initiative en date prise pour renforcer les liens entre les États-Unis et le continent, en grande partie ignoré durant le mandat de l’ex-président républicain Donald Trump, et longtemps considéré par Washington plus comme une région à problèmes que comme une terre d’opportunités.
«Nous voulons éliminer les idées reçues et souvent datées sur ce que signifie vivre, travailler et investir en Afrique», a déclaré aux journalistes un haut responsable américain, sous couvert d’anonymat. Kamala Harris «est convaincue que l’innovation et les idées africaines façonneront l’avenir du monde», a-t-il ajouté.
Ce voyage s’inscrit également au sein de la stratégie de Washington visant à freiner la présence grandissante de Pékin et de Moscou sur ce continent riche en ressources, et mettre en avant un message plus positif de la part des États-Unis, selon les responsables américains. «Il ne fait aucun mystère que nous sommes engagés dans une compétition avec la Chine, très clairement, pour concurrencer la Chine à long terme», a déclaré un haut responsable américain.
Renforcer ses qualifications en matière de politique étrangère
Évoquant de «vraies inquiétudes» au sujet des prêts chinois, permettant à Pékin d’accroître son contrôle sur les économies fragiles du continent, le responsable a souligné que Washington ne cherchait pas à reproduire les méthodes de la Chine. «Notre relation avec l’Afrique ne peut et ne doit pas être définie par la concurrence avec la Chine», a-t-il estimé, revendiquant un «programme positif en Afrique», reposant sur la transparence et des partenariats entre le public et le privé.
Ce déplacement, qui doit conduire Kamala Harris en Tanzanie, mercredi, puis en Zambie, vendredi, revêt une dimension particulière. Elle est la femme de couleur à occuper la vice-présidence des États-Unis. Elle s’était rendue en Zambie alors qu’elle était enfant, lorsque sa grand-mère maternelle, originaire d’Inde, y travaillait.
Ce voyage lui permettra aussi de renforcer ses qualifications en matière de politique étrangère, en amont d’une potentielle deuxième candidature de Joe Biden à l’élection présidentielle de 2024, avec elle à ses côtés. Seront aussi évoqués l’allègement de la dette, la démocratie, la croissance économique, la sécurité alimentaire et les conséquences de l’invasion russe de l’Ukraine.