Football: Von Bergen: «YB a un modèle innovant pour la Suisse»

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FootballVon Bergen: «YB a un modèle innovant pour la Suisse»

Le nouveau directeur sportif bernois parle de son club, du départ en trombe cette saison, des ambitions de titre.

Daniel Visentini
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Daniel Visentini
Steve von Bergen (au premier plan), ici avec l’entraîneur Raphaël Wicky: YB a annoncé la couleur en ce début de championnat.

Steve von Bergen (au premier plan), ici avec l’entraîneur Raphaël Wicky: YB a annoncé la couleur en ce début de championnat.

On ne rigole plus. En deux matches, Young Boys a déjà remis l’église au milieu du village: victoire 4-0 face au champion en titre, Zurich, victoire 3-0 à Tourbillon face à Sion. Il est bien sûr beaucoup trop tôt pour conclure que les Bernois vont écraser le championnat, mais ils annoncent au moins la couleur dès le début.

À Berne, il y a désormais Steve von Bergen depuis quelques mois. L’assistant de Matteo Vanetta, qui a assuré l’intérim en fin de saison avant l’arrivée de Raphaël Wicky, est désormais le directeur sportif. Christoph Spycher, devenu délégué de la chose sportive au sein du conseil d’administration, a intégré l’exécutif du club.

En fait, YB ne fait jamais rien qui ne soit réfléchi, planifié. Cela vaut pour le recrutement, les objectifs sportifs, le management de l’équipe, mais aussi pour le staff et la commission sportive. Von Bergen l’a éprouvé: YB avait déjà en tête de lui proposer son poste actuel quand il était encore assistant, ces derniers mois.

YB et l’anticipation

La restructuration, c’est la nouveauté de Young Boys cette saison. Et c’est Steve von Bergen qui en parle.

«YB a un modèle innovant pour la Suisse, explique l’ex-international. Il n’y a pas de clubs en Suisse qui fonctionnent comme cela. Christoph Spycher est le délégué du sport au conseil d’administration, parce que cela répondait à un développement nécessaire pour le bien du club. À un moment, il ne pouvait plus tout faire, tout gérer. Il va pouvoir maintenant avoir plus de temps pour observer d’autres modèles, pour penser l’avenir d’YB. Moi, je suis le directeur sportif, ce qui comprend l’accompagnement de l’équipe, les contacts avec les joueurs, l’entraîneur, l’encadrement et, évidemment, les négociations des contrats, des prolongations, les discussions avec les agents. Je le fais avec les conseils de Christophe, je suis encore en apprentissage, mais c’est très intéressant.»

YB et le titre

La troisième place au classement, lors de la saison passée, a secoué un club qui restait sur quatre titres d’affilée. La restructuration n’est pas innocente dans ces conditions. Elle annonce un avenir déjà en marche du côté de Berne. Le présent, sur le terrain cette saison, c’est deux matches, deux victoires, sept buts marqués, aucun encaissé. YB est-il redevenu un monstre?

«Attention, tempère von Bergen. Il n’y a que deux matches de disputés, il en reste 34 en championnat. Mais on ne va pas se mentir: l’objectif c’est de tout faire pour terminer à la première place. Je dis cela sans arrogance et sans que cela soit présomptueux. Nous avons terminé à la troisième place la saison dernière. Nous n’allons pas nous contenter de cela. Faire mieux en terminant deuxième ne nous suffit pas non plus, pour être clair. À nous de faire tous les efforts: nous savons ce que cela implique, au quotidien, pour être champion, c’est dans cette idée qu’il faut travailler.»

YB et sa méthode

À Berne, il y a une méthode introduite par Spycher il y a quelques saisons déjà. En résumé: pas de gros salaires (rarement plus de 25’000 francs par mois pour les plus élevés, souvent bien moins pour la majorité), mais des primes très intéressantes en cas de succès. Steve von Bergen connaît bien la question. En tant que capitaine d’YB jusqu’en 2019, il faisait partie de ceux qui négociaient ces primes avec la direction.

«Ce système ne m’a jamais posé problème, assure-t-il. Il y a le salaire. Et il y a la prime, qui vient récompenser en cas de succès, ce qui est motivant. Et tout cela s’inscrit dans le cadre du projet du club, mais aussi du développement du joueur.» Seule différence pour Steve von Bergen: aujourd’hui, c’est lui qui reçoit les joueurs pour négocier… «Je parle toujours franchement, comme quand j’étais sur le terrain, dit-il. Mais c’est vrai que c’est différent désormais.»

YB et ses hommes forts

À Young Boys, à tous les postes clés, il y a des hommes forts. Tous des anciens footballeurs pros: le délégué du sport au Conseil administratif, Christoph Spycher; le directeur sportif, Steve von Bergen; le chef du recrutement, Stéphane Chapuisat; le chef de la formation, Gérard Castella; le nouvel entraîneur, Raphaël Wicky.

«Tout le monde connaît le foot, c’est un avantage, lance Steve von Bergen. Il y a cette expérience commune, déjà acquise. Les décisions sont prises après concertation.»

YB, en conclusion

Le club est le grand favori de la saison qui vient à peine de débuter. Le potentiel offensif est exceptionnel, cela s’est déjà vérifié en deux matches. YB possède sans doute le contingent le plus impressionnant du championnat (avec les arrivées d’Itten, Ugrinic, Rüegg, Benito, notamment, ou le retour de Nsame), le plus équilibré aussi. Il a à sa tête Wicky cette saison, un entraîneur qui pourrait trouver là le terrain d’expression idéal pour ses idées. Et, en coulisses, YB s’est restructuré pour grandir encore, en vue de l’avenir. Il faudra faire fort pour mettre des bâtons dans les roues des Bernois.

«Être favori ne nous dérange pas», s’amuse Steve von Bergen.

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