FootballKoro Koné: «Évidemment que j’ai envie de regoûter à la Super League»
L’Ivoirien d’Yverdon-Sport brille en ce début de saison. Avant le derby de vendredi à Neuchâtel contre Xamax, le buteur retrouvé oscille entre ambition et prudence.
- par
- Simon Meier
À l’image de son équipe Yverdon-Sport, leader de Challenge League après trois rondes, Koro Koné mène le classement très provisoire du classement des buteurs, lui qui reste sur deux doublés à Vaduz (3-3) puis devant Thoune (3-1). Tout cela demande évidemment confirmation et l’Ivoirien de 33 ans a trop de bouteille pour ne pas s’emballer. Mais on le sent heureux, libéré, aux antipodes de sa terrible saison 2020/21 avec Servette.
Vous avez inscrit quatre buts en trois matches de championnat. Vos coéquipiers commencent-ils à vous appeler Léo ou Cristiano à l’entraînement?
(Il éclate de rire). Oh non, pas du tout! Je crois que tout comme moi, ils savent faire la part des choses (il se remet à rire).
Blague à part, ce bon début de saison, tant sur le plan individuel que collectif, doit vous donner envie de poursuivre sur cette voie…
Nous avons effectué une très bonne préparation et nous en récoltons les fruits. Toute l’équipe avait à cœur de tout mettre en œuvre pour réussir notre début de saison, après ce que nous avions connu l’année dernière (ndlr: un petit point inscrit lors des cinq premiers matches). Et maintenant que nous sommes sur cette bonne lancée, bien entendu, ça donne envie de continuer comme ça.
Continuer, ça veut dire faire un résultat vendredi soir à Neuchâtel. Vous y rendez-vous avec la confiance du leader qui rend visite à la lanterne rouge ou craignez-vous la réaction de l’animal blessé qu’est Xamax?
Nous ne les craignons pas, mais nous les respectons. Ils se préparent à jouer un derby à domicile après trois défaites pour commencer ce championnat, donc ils voudront absolument montrer une réaction. On sait que ce sera difficile, surtout sur leur terrain synthétique. Mais on ne va pas là-bas pour la jouer petit bras, on veut conserver notre dynamique et prendre des points. Tout en sachant qu’en face, Xamax fera tout pour battre le leader.
En six matches disputés contre Xamax, avec Servette puis Yverdon, vous avez marqué quatre fois. Est-ce un hasard ou y a-t-il un truc qui vous rend meilleur contre eux?
Je ne sais pas, je ne crois pas. Mais c’est vrai que je me comporte toujours plutôt bien contre cette équipe et cela constitue une motivation supplémentaire pour continuer à bien faire. J’espère que les statistiques vont être confirmées cette fois-ci encore.
Et la Super League, sachant que trois équipes pourraient la rejoindre le printemps prochain, y pensez-vous déjà ou est-ce trop tôt?
D’un côté, c’est trop tôt pour en parler. Mais c’est sûr qu’on sait que cette saison est un peu particulière, avec deux promus directs plus un barragiste. À titre personnel, oui, évidemment que j’ai envie de regoûter à la Super League dans ma carrière. Mais au niveau de notre équipe, de notre projet avec tous les nouveaux joueurs, ce n’est pas encore le moment de parler de promotion. On ne veut pas se mettre de pression et, si nous sommes toujours bien placés au mois de mars ou avril, il sera alors temps d’en parler. Une chose est sûre: nous savons que dans ce championnat de Challenge League, où tout est si serré, tout est possible.
À titre plus personnel, vous vous épanouissez depuis un an à Yverdon, après une dernière saison 2020/21 cauchemardesque à Genève. Peut-on parler de renaissance?
Non, je ne dirais pas ça comme ça, même si c’est vrai que j’avais complètement perdu la confiance lors de ma dernière année avec Servette - et la confiance est si importante, pour un attaquant… Malgré cette saison difficile, les dirigeants d’Yverdon ont cru en moi et j’ai retrouvé le goût et le plaisir de jouer au foot. Mais plus qu’une renaissance, je vois une forme de continuité dans ma carrière, où j’ai alterné les bons ou moins bons moments - j’avais connu de bonnes années à Genève, pour commencer. Je suis désormais plus heureux sur le terrain et cela se ressent dans mes performances. J’ai envie de prouver à mes dirigeants qu’ils ont eu raison de me faire confiance.
Avez-vous tiré des leçons de cette période difficile?
Oui. J’ai beaucoup travaillé sur moi. Je sais qu’il y a des moments où on est moins bien dans une carrière. Et c’est précisément dans ces moments-là où il faut faire preuve de caractère, montrer qu’on est un homme. Je tenais à prouver que j’étais toujours capable d’être un bon joueur de foot et de marquer des buts.
Êtes-vous, à 33 ans, meilleur que jamais sur un terrain?
Ce n’est pas important, je ne me prends pas la tête avec ce genre de formule. J’ai confiance en moi, en mes qualités. Je ne me sens pas meilleur qu’à 23 ou 25 ans. Mais j’ai gagné en maturité, je gère mieux la pression, j’appréhende mieux les matches. Et cela me donne envie de continuer comme ça et, pourquoi pas, de pouvoir rêver à une montée en Super League.