FootballServette cherche à s’en sortir par la grande porte
Les Grenat sont toujours emmêlés dans des matches sans grand relief (0-0 contre Bâle dimanche). Mais refusent de considérer leur base défensive comme une fin en soi.
- par
- Florian Vaney
Après onze matches, ce qui pouvait passer pour une parade se mue gentiment en identité. Servette ne s’en contente pas, il cherche des solutions pour en sortir par la grande porte. En attendant, il est cette équipe qui éteint l’adversaire au prix d’une grande partie de sa créativité offensive. La lumière encourageante qu’il a allumée dimanche face à Bâle (0-0), c’est d’avoir été la formation la plus active des deux, sans se débarrasser de sa solidité défensive. Un petit pas vers l’avant. 2es de Super League, les Grenat ne sont de toute façon pas pressés.
Les trois enseignements
Jérémy Frick le promet: «À l’entraînement, je prends une paie de buts. Encore jeudi au spécifique attaquants, ça n’a pas arrêté.» Le fait est que les Genevois sont empruntés dans plusieurs compartiments offensifs. Les lacunes dans le dernier geste ne sont pas forcément les plus criardes, même si Boubacar Fofana et David Douline ont eu respectivement le pied et la tête qui tremblent à moins de dix mètres du but dimanche. Les Grenat peinent surtout à atteindre des positions de tir idéales, souvent freinés par leurs limites techniques du moment. Et le peu d’inspiration actuelle sur balles arrêtées n’aide pas.
Si le bloc défensif servettien se comporte si bien cette saison, ce n’est pas Steve Rouiller qui allait y mettre le désordre. Ceux qui avaient un doute ont pu être rassurés face à Bâle. Le Valaisan avait peut-être perdu sa place de titulaire, ses qualités sont restées. Son sens de l’anticipation a fait merveille ce week-end pour son retour dans le onze, à la suite de la blessure de Yoan Severin. Avec comme jolie récompense individuelle et collective, ces Rhénans qui n’ont pas contraint Jérémy Frick au moindre arrêt d’importance.
Un président remonté est apparu à la sortie du match. «C’est la consternation!» En cause, les affrontements entre supporters de Genève-Servette et du Servette FC à l’issue du match des Aigles samedi soir. «Comment deux clubs qui roulent pour la même couleur peuvent-ils en arriver à ça?» s’est emporté un Didier Fischer qui s’est dit «prêt à tout» si les deux groupes ne montrent pas d’engagements forts.
L’homme du match: David Douline
Le Français a montré quelques jolies inspirations lorsqu’il a dû jouer vers l’avant, mais il a surtout excellé dans ses domaines de prédilection: récupération et freinage des offensives bâloises. Voilà qui symbolise d’ailleurs très bien le Servette actuel, plus à l’aise pour faire déjouer l’adversaire que pour créer du jeu. Pas un hasard.
L’homme en décalage: Boubacar Fofana
Il est décidément un football particulièrement imprévisible. Alain Geiger aurait préféré le glisser à sa place, sur une aile, face à Bâle. Lui aurait aussi apprécié, sans doute. Mais il a fallu composer avec les absents, et donc faire de Boubacar Fofana le numéro 9 du jour. Ses appels dans la profondeur ont souvent été pris à contretemps et il y a bien sûr cette frappe de la 20e, après s’être magnifiquement ouvert le but, qui a filé loin au-dessus de la barre.
La décla’
L’interrogation
Ce FC Bâle a-t-il un avenir ailleurs que dans le ventre mou du classement cette saison? Sa politique de trading poussée à outrance fait apparaître les limites sportives de l’exercice. Alex Frei semble désespérément chercher la bonne façon d’associer des joueurs au caractère par essence individualiste. Existe-t-elle seulement? Pour sûr, cela n’a rien de rassurant que les dernières aspirations suisses en Europe cette saison se trouvent entre les mains des Bâlois.