FranceUn pédocriminel très actif sur le darknet condamné à 20 ans de prison
Ce père de famille de 43 ans détenait et diffusait des dizaines de milliers d’images pornos mettant en scène de très jeunes enfants, dont ses deux fillettes, violées depuis leur naissance.
Une peine de 20 ans de prison a été prononcée vendredi en France à l’encontre d’un homme accusé d’inceste, très actif sur le darknet au point de devenir une cible prioritaire dans la lutte contre la pédocriminalité en ligne mondiale. Ce père de famille de 43 ans avait reconnu les faits durant l’instruction.
Jugé pour avoir détenu et diffusé sur internet «des dizaines de milliers» de photos et de vidéos pornographiques «mettant en scène de très jeunes mineurs», dont ses deux propres fillettes, selon le jugement, cet ex-cantonnier répondait aussi de viols et d’agressions sexuelles répétées sur ces dernières, depuis leur naissance en 2012 et 2015 jusqu’à son arrestation en 2020.
Les policiers de l’Office central pour la répression des violences aux personnes ont traqué durant plusieurs années, en collaboration avec Europol et Interpol, cet internaute «très actif» sur le darknet, connu notamment sous le pseudonyme de «Kali».
Son ordi contenant des dizaines de milliers de fichiers
La Cour d’assises de la Gironde (sud-ouest de la France), devant laquelle le procès s’est tenu à huis clos depuis mercredi, a assorti cette peine, qui correspond à la sanction maximale prévue par la loi, d’une période de sûreté des deux tiers. Elle a également ordonné un suivi sociojudiciaire pendant 10 ans, avec injonction de soins et interdiction d’entrer en contact avec des enfants, ainsi qu’une peine d’emprisonnement de 7 ans supplémentaires en cas de non-respect de ces mesures.
En 2017, l’homme avait notamment partagé des images montrant deux fillettes âgées alors d’«environ cinq ans» pour l’une, «un ou deux ans» pour l’autre, qui se sont révélées être les siennes. C’est une «imprudence technique» commise lors du transfert d’une vidéo, selon l’acte d’accusation, qui a permis de l’identifier et de l’interpeller, les enquêteurs retrouvant alors à son domicile de Frontenac (Gironde) plusieurs dizaines de milliers de fichiers d’enfants victimes de pédocriminels dans le monde entier.
Peine exemplaire
Outre la famille, quatre associations de protection de l’enfance s’étaient constituées parties civiles dans l’affaire. Pour Me Nathalie Bucquet, avocate de l’association Innocence en danger, la condamnation de l’accusé à la peine maximale est «une décision très importante». «Pour que la communauté des pédocriminels ait conscience que les peines qui sont prononcées sont de plus en plus sévères», a-t-elle déclaré, se réjouissant que la justice prenne «en compte la dimension internationale de ces agissements».