France – Cinq passeurs ont été arrêtés après la mort de 27 migrants dans la Manche

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FranceCinq passeurs ont été arrêtés après la mort de 27 migrants dans la Manche

Depuis le 1er janvier, les autorités françaises ont appréhendé 1500 passeurs, a assuré jeudi matin, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

Un canot pneumatique a coulé dans la Manche, mercredi, avec 29 personnes à bord. Seuls deux survivants ont été retrouvés.

Un canot pneumatique a coulé dans la Manche, mercredi, avec 29 personnes à bord. Seuls deux survivants ont été retrouvés.

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Une cinquième personne soupçonnée d’être un passeur a été arrêtée dans la nuit de mercredi à jeudi, au lendemain du naufrage de 27 migrants dans la Manche. Quatre passeurs présumés avaient été arrêtés mercredi, en fin d’après-midi, suspectés d’avoir un lien avec la tragédie.

Selon le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, le cinquième passeur arrêté dans la nuit de mercredi à jeudi avait «une plaque d’immatriculation allemande» et il avait «acheté des zodiacs en Allemagne».

Le drame s’est déroulé sur un «long boat», un bateau gonflable fragile au fond souple dont l’utilisation par les passeurs s’est accrue depuis l’été. Le bateau serait parti de Dunkerque. Parmi les victimes figurent 17 hommes, sept femmes et trois jeunes, ainsi que deux survivants, selon un communiqué publié jeudi, par le parquet de Lille.

Les deux survivants, un Irakien et un Somalien, étaient en «grave hypothermie hier» mais vont «un peu mieux aujourd’hui», a indiqué jeudi sur RTL Gérald Darmanin, précisant qu’ils allaient être rapidement entendus. Selon le parquet, leur pronostic vital n’est «a priori pas engagé».

Du «grand banditisme», selon Gérald Darmanin

«Depuis le 1er janvier, nous avons arrêté 1500 passeurs», a assuré Gérald Darmanin, jeudi. Ils fonctionnent comme des «organisations mafieuses» qui «relèvent du grand banditisme» avec l’utilisation notamment de «téléphones cryptés». Il y a des «associations de malfaiteurs» en Belgique, en Allemagne et en Angleterre, a affirmé le ministre, soutenant que les pays devaient travailler «ensemble» sur ce sujet.

Naufrage le plus meurtrier dans la région depuis 2018

Le drame, redouté par les autorités et les associations, est de loin le plus meurtrier depuis l’envolée en 2018 des traversées migratoires de la Manche, face au verrouillage croissant du port de Calais et d’Eurotunnel, empruntés jusque-là par les migrants tentant de rallier l’Angleterre.

Les tentatives de traversées de la Manche à bord de petites embarcations ont doublé ces trois derniers mois, avait récemment mis en garde le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, Philippe Dutrieux.

Au 20 novembre, 31’500 migrants avaient quitté les côtes depuis le début de l’année et 7800 migrants avaient été sauvés. Encore jeudi matin, une nouvelle tentative de traversée a eu lieu à Calais, avec 70 migrants, a indiqué la préfecture du Pas-de-Calais. Selon Londres, 25’700 migrants ont réussi la traversée sur les dix premiers mois de l’année.

Johnson et Macron se renvoient la responsabilité de la situation

Emmanuel Macron a «fait savoir» à Boris Johnson lors d’un entretien téléphonique «qu’il attendait des Britanniques qu’ils coopèrent pleinement et qu’ils s’abstiennent d’instrumentaliser une situation dramatique à des fins politiques». Le premier ministre britannique avait déclaré mercredi soir, sur Sky News, que les efforts face à la crise migratoire n’avaient pas été «suffisants», disant avoir «eu des difficultés à persuader certains de (ses) partenaires, en particulier les Français, d’agir à la hauteur de la situation».

Avant ce naufrage, le bilan humain depuis janvier s’élevait à trois morts et quatre disparus, après six morts et trois disparus en 2020. À Calais, un «cercle de silence» aura lieu jeudi à 18 h 30 pour rendre hommage aux migrants noyés. Un rassemblement est également organisé à l’initiative d’Utopia, place de la République, à 20 h, à Paris.

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(AFP)

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