Football: Breel Embolo peut-il devenir le meilleur buteur de Ligue 1?

Bien sûr, tout est encore fragile. Mais une chose est sûre: l’AS Monaco ne regrette pas les quelque 12 millions de francs investis pour s’attacher les services de Breel Embolo. Le buteur de l’équipe de Suisse cartonne depuis l’été dernier dans la principauté et sur les terrains français. Après 21 journées, il en est déjà à 11 buts inscrits en championnat. De quoi envisager un titre de meilleur buteur de L1?

On n’en est pas encore là. Pour l’instant, le meilleur réalisateur de l’Hexagone est Balogun (14 réussites), le buteur de Reims, suivi par la star du PSG, Mbappé (13). Breel Embolo n’est donc pas loin. Malgré les récents choix de son entraîneur, le Belge Philippe Clement: sur les trois dernières sorties de l’AS Monaco, le Suisse était à chaque fois remplaçant.

Il a joué 29 minutes contre Ajaccio, la seconde période à Marseille et 25 minutes contre Auxerre, mercredi soir. Cela ne l’a pas empêché de briller: deux buts contre Ajaccio et un, le troisième, lors de la victoire 3-2 contre les Auxerrois. Il est vrai qu’il n’a manqué aucun match et qu’il s’est imposé à la pointe de l’attaque monégasque avec Ben Yedder (12 réussites jusque-là).

Breel Embolo a su devenir cet attaquant de pointe, capable de se montrer efficace devant la cage et c’est d’ailleurs tout le bonheur de l’équipe de Suisse aussi, à un mois du début des qualifications pour l’Euro 2024. En étant parmi les meilleurs buteurs du championnat de France, il marche sur les pas d’Alexander Frei.

En fait, c’est Trello Abegglen qui avait ouvert la voie lors de la saison 1934-1935, en devant le meilleur buteur en France avec Sochaux (30 buts). Mais on se souvient surtout de l’exploit plus récent d’Alex Frei. Après s’être révélé avec Servette, le Bâlois avait rejoint le Stade Rennais. Et à l’issue de la saison 2004-2005, il avait été sacré meilleur buteur de L1. Un titre qu’il aurait déjà pu obtenir la saison précédente si l’entraîneur de Rennes (Laszlo Bölöny) lui avait fait confiance dès le début de la saison.

Lors des deux saisons, Frei avait marqué 20 buts. La seconde fois, cela a suffi pour être meilleur buteur. En termes de «temps de passage», Embolo devance Frei: début février 2005, Alex Frei en était à 9 buts après 24 journées; à la même période aujourd’hui, Embolo en est donc déjà à 11 réussites, en 21 journées. Il y a 18 ans, le meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de Suisse (42 buts en 84 sélections), avait terminé la saison en boulet de canon.

Cette année, c’est au tour d’Embolo d’imiter Frei, s’il entend décrocher la même distinction. À regarder la concurrence, c’est même une nécessité, puisqu’il faudra sûrement plus de 20 buts pour boucler la saison en tête. Mais si Embolo hausse encore le rythme, qui sait, tout est possible.