Hockey sur glaceLa soirée spéciale vécue par les frères Derungs
Ian Derungs, attaquant du HC Ajoie, a marqué son premier but avec les Jurassiens mardi soir contre Kloten. Son frère et adversaire Keanu a également fait trembler les filets.
Mardi à Porrentruy, le HC Ajoie a mis fin à sa spirale négative de quatre revers en disposant de Kloten (5-3). Cette rencontre a également été marquée par le premier but en saison régulière de National League de Ian Derungs. L’attaquant avait débarqué au HCA, à l’intersaison, en provenance de Thurgovie avec l’étiquette d’un buteur patenté après sa saison à 43 réussites en 61 matches en Swiss League.
À 23 ans, pour sa première véritable expérience dans l’élite, il n’a pas été épargné par les blessures et a manqué une trentaine de parties. «J’ai vécu ce but comme un soulagement. La saison a été difficile avec les deux blessures. À cause de la première, je n’ai pas eu de préparation. J’ai donc eu besoin de temps pour retrouver le rythme», se souvient Ian Derungs.
Malgré ces deux absences de longue durée et quelques occasions nettes galvaudées contre Bienne samedi, l’attaquant n’a jamais réellement remis en question sa capacité à marquer. «Le club m’a toujours soutenu. De plus, le groupe d’entraîneurs me fait confiance et me donne des responsabilités. Ces deux aspects m’ont apporté la sérénité nécessaire afin de continuer à croire en moi», apprécie-t-il.
Buteur contre son frère
Ironie du calendrier, le natif de Frauenfeld a inscrit cette première réussite contre Kloten, l’équipe de son frère Keanu (20 ans). «C’était une rencontre particulièrement spéciale car on s’affrontait pour la première fois à ce niveau, souligne Ian Derungs. De plus, j’ai joué à Kloten en junior. Un tel scénario ne se produit que dans les rêves et je l’ai vécu en vrai», ajoute-t-il avec un brin d’émotion.
Pourtant, Keanu Derungs a bien failli gâcher la soirée du HC Ajoie. Deux minutes après le but de son grand frère, il a réduit la marque à 4-2 en faisant à son tour trembler les filets. «Pendant la partie, en tant que joueur, tu ne penses qu’à gagner. Mais j’avoue que la sensation était bizarre, car j’étais déçu qu’on encaisse un but, mais content qu’il ait marqué», explique-t-il.
Si sur la glace seul Ian a décroché la victoire, il n’y avait que des gagnants dans les tribunes puisque la famille Derungs avait pris place dans les gradins de la Raiffeisen Arena. «Presque tout le monde était là. Malheureusement, il manquait mon père, ma sœur et ma copine. Lorsque j’ai marqué, je n’ai pas pu voir mes proches car je ne savais pas du tout où ils se situaient dans la patinoire, mais je sais que la partie était spéciale pour eux aussi.»
Un rêve commun
Les frangins, qui disputent leur premier exercice en NL, ont connu un parcours assez semblable. Formés principalement chez les Aviateurs, ils ont tous les deux connu l’Amérique du Nord et les ligues juniors canadiennes (1 an en OHL pour Ian et 3 ans en WHL pour Keanu). Une similarité pas anodine pour l’aîné.
«On est très proches. Depuis notre plus jeune âge, on fait de nombreuses activités ensemble. On a même joué quelques matches dans la même équipe pendant une saison en junior (ndlr: 2017-2018).» De quoi leur donner envie de le refaire chez les professionnels? «Évidemment, c’est notre plus grand rêve. On fait notre carrière de notre côté, mais on rêverait de jouer dans la même formation, et encore plus dans la même ligne», révèle Ian Derungs.
Mais, avant de penser au futur, l’attaquant sous contrat jusqu’au terme du championnat veut se focaliser sur le HC Ajoie et aider l’équipe dans sa lutte pour le maintien. En ce sens, le trio qu’il a formé mardi, pour la première fois, avec Philip-Michaël Devos et Guillaume Asselin est porteur d’espoir. «On possède tous les trois des forces différentes et elles se complètent bien. Plus le match avançait, plus l’alchimie augmentait. On se pousse mutuellement à donner le meilleur de nous-mêmes», détaille le numéro 47 du HCA.
Ce premier but constitue-t-il le déclic tant attendu pour Ian Derungs? Réponse dès vendredi avec le déplacement des Jurassiens à Ambri.