Guerre en UkraineAppel à l’unité de l’UE sur fond de menaces hongroises
Les pays membres de l’Union européenne souhaitent rester unis dans leur soutien à l’Ukraine. Mais certains jugent la position de Budapest «réellement déplorable» sur le conflit.
Entre la Hongrie du ministre des Affaires étrangères Peter Szijjarto (au centre) et l’UE (à gauche, la ministre roumaine Luminita Teodora Odobescu, à droite le chef de la diplomatie Josep Borrell), les sourires ne sont peut-être qu’une façade.
REUTERSLe chef de la diplomatie européenne a appelé, lundi, les Vingt-Sept à rester unis dans leur soutien à l’Ukraine, au moment où la Hongrie menace de bloquer toute nouvelle aide à Kiev. «J’espère que l’unité de l’Union européenne ne sera pas brisée, car ce n’est pas le moment d’affaiblir notre soutien à l’Ukraine», a déclaré Josep Borrell à son arrivée à Bruxelles, pour une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE.
«La position de la Hongrie s’est avérée réellement déplorable. Il est crucial que nous continuions à soutenir l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire!»
«La position de la Hongrie s’est avérée réellement déplorable», a pour sa part estimé la ministre finlandaise Elina Valtonene. «Il est crucial que nous continuions à soutenir l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire!»
Les ministres des Affaires étrangères de l’UE se retrouvent dans la capitale belge au début d’une semaine «cruciale» pour l’Europe, selon le chef de la diplomatie lettone Krisjanis Karins, avant un sommet européen prévu en fin de semaine, très attendu par l’Ukraine.
Menaces de tout bloquer
Les Vingt-Sept doivent y décider de la poursuite de leur soutien militaire et financier à l’Ukraine, et de l’ouverture ou non de négociations d’adhésion à l’UE avec ce pays en guerre avec la Russie. Sur ces deux sujets, la Hongrie de Viktor Orban a menacé de tout bloquer, jugeant qu’il fallait d’abord que l’UE ait un «débat stratégique» sur l’avenir de ses relations avec l’Ukraine avant tout nouveau rapprochement.
«Nous devons prendre des décisions stratégiques et nous engager en faveur d’une victoire de l’Ukraine, si nous ne le faisons pas, le prix sera incroyablement élevé», a lâché le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis.
«La Hongrie est contre l’Europe»
Interrogé sur la position de la Hongrie, plus proche allié de Moscou dans l’UE, le ministre lituanien, dont le pays a autrefois fait partie de l’Union soviétique, a jugé qu’elle était antieuropéenne. «La seule façon dont je lis la position hongroise, et pas seulement sur l’Ukraine, c’est qu’elle est contre l’Europe et tout ce que l’Europe signifie», a-t-il déclaré.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu mardi à Washington, où il rencontrera son homologue américain Joe Biden. Une aide américaine, cruciale pour ce pays en guerre depuis février 2022, est bloquée au Congrès en raison de réticences de certains élus républicains.