FootballYoung Boys a révélé les limites collectives de Bâle
Dans le choc de la journée, les Bernois, réduits à dix, ont certes concédé le nul 1-1. Mais à onze contre onze, ils ont étouffé leurs rivaux.


Les émotions se suffisent parfois à elles-mêmes lorsqu’il s’agit de raconter un match, qui plus est une affiche. «Je suis énervé et fier à la fois», lâchait David Wagner en conférence de presse dimanche, après que son Young Boys a conservé le match nul 1-1 contre Bâle à Saint-Jacques. Il est assez aisé de comprendre où son regard se dirigeait, même si Sandro Schärer n’était pas présent dans la salle. L’énervement, c’est évidemment à l’arbitre de la partie qu’il est adressé, pour l’expulsion quelque peu douteuse de Quentin Maceiras.
La fierté est plus intéressante. Young Boys a résisté à dix pendant près d’une heure, ne concédant qu’un but sur un superbe coup franc de Sebastiano Esposito. C’est probablement ce que saluait Wagner. Mais il n’a sans doute pas oublié de penser à l’avant-tournant du match (et ce n’est pas une lapalissade de le dire). Il l’a d’ailleurs mentionné dans son analyse: «C’était une superbe première mi-temps, considérait-il. Nous avons pressé haut comme nous en avions l’intention, avec l’énergie nécessaire. Le 1-0 était mérité.»
Il l’était, oui. Et un but de plus n’aurait pas vraiment été surfait. Young Boys a écrasé le match lorsque celui-ci se disputait à onze contre onze. Il y avait même quelque chose d’impressionnant dans la puissance qui se dégageait de la formation bernoise. Ce n’est pas tout à fait nouveau, mais c’est une façon plutôt éloquente de marquer les esprits et de rappeler à tous que les six points qui séparent les deux équipes au classement ont un caractère très provisoire. Ils pourront d’ailleurs n’être plus que trois une fois qu’YB aura rattrapé son match en retard contre Lugano.
Surtout, cela souligne l’écart qui existe entre les deux équipes. Il est concret. Bâle réalise assurément un excellent début de saison, personne ne peut le contester, mais il le doit principalement à des individualités exceptionnelles pour la Super League. Arthur Cabral d’un côté, Esposito de l’autre, surtout. Il est légitime d’affirmer aujourd’hui que le collectif bâlois présente certaines limites. Et si Patrick Rahmen a contribué à ramener du calme au Joggeli, il n’a pas encore changé l’identité de ce FCB, dont on peine véritablement à dire à quoi il joue. Face à ce YB hyper intense, Bâle n’a pas existé, incapable de sortir de son camp. Une remise en contexte bienvenue.
Fassnacht sur le départ?
Tout cela changera peut-être avec le temps, la confiance et les résultats. Surtout que Bâle a les moyens de surclasser n’importe quelle autre équipe lorsque ses cadres répondent présent. Young Boys, de son côté, sera vraisemblablement bien occupé par la Ligue des champions. Même si les Bernois ont deux équipes d’un niveau relativement similaire et des joueurs quasi interchangeables. Reste qu’il vaudrait mieux se prémunir contre de mauvaises surprises.
Depuis dimanche, il se dit en Allemagne que Christian Fassnacht intéresse fortement le Werder Brême, fraîchement relégué en 2e Bundesliga mais qui serait prêt à sortir quelques millions pour s’offrir l’international A. Il ne sert à rien de souligner le cadre qu’il est et la perte que cela représenterait pour YB. Christoph Spycher, le directeur sportif, en est conscient.
Dimanche, à deux jours de la clôture du mercato, il n’a rien affirmé, mais il n’a rien infirmé non plus: «On ne sait jamais ce qui peut se passer jusqu’au dernier moment, a-t-il éludé. On verra bien. Mais ce qu’il faut dire, c’est que nous n’acceptons des transferts que si nous nous y retrouvons financièrement et sportivement. Nous avons des ambitions élevées. Et si nous venons à perdre un joueur, alors nous devrons le remplacer.» Young Boys n’a pas prévu de partager quoique ce soit cette saison encore.
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«La meilleure semaine de ma carrière»
Qualifié pour la Ligue des champions en étant buteur au retour contre Ferencvaros, avant d’être appelé en équipe de Suisse, Cédric Zesiger avait déjà vécu une semaine pleine. Il n’a pas flanché contre Bâle dimanche.
Ce match contre Bâle était-il particulièrement tendu?
Disons que le carton rouge a constitué le tournant du match. C’était un match chaud, avec beaucoup d’émotions, surtout avec le public autour. On a dû être solides face à ce FCB qui nous a mis sous pression.
Comment avez-vous vécu cette fin de semaine?
Pas seulement la fin, mais toute la semaine. Ça a commencé par cette qualification et ce but mardi. C’était incroyable, avec toutes les émotions que cela génère. Et puis, vendredi encore avec cette convocation. C’est une semaine vraiment complète, la meilleure de ma carrière.
Étiez-vous au courant que vous alliez être appelé en équipe de Suisse?
Non, j’avais eu des discussions avec les responsables de la sélection il y a quelques mois, mais rien depuis. Je l’ai appris vendredi en même temps que tout le monde, et j’en étais évidemment heureux.