PékinSous le charme, les Chinois trouvent Macron «beau» et «très talentueux»
Opération de charme réussie pour la visite officielle du président français dans l’empire du Milieu: la population chinoise ne tarit pas d’éloges sur le chef d’État décrié dans son propre pays.
Un président «jeune», «beau», «au contact facile» et à la position nuancée sur la Chine: dans les rues de Pékin vendredi, les qualificatifs flatteurs ne manquaient pas pour parler d’Emmanuel Macron, qui achève une visite d’Etat. Une popularité qui contraste avec la forte défiance de l’opinion publique française à son égard, après des mois de tensions sociales autour de la réforme des retraites.
Attablée à un restaurant français du quartier branché de Sanlitun dans la capitale chinoise, Ye Ziyu, 26 ans, espère «davantage de collaboration dans le cinéma» après le séjour de trois jours du président dans le pays. «Pour la plupart des filles et des jeunes Chinois, la première chose qu’ils connaissent de Macron, c’est son histoire d’amour avec sa femme» Brigitte, souligne-t-elle aussi, le trouvant par ailleurs «beau».
Car au-delà de l’aspect politique, c’est surtout le caractère du président qui semble séduire. «Le style d’Emmanuel Macron plaît aux Chinois. Il a le contact facile. C’est aussi quelqu’un qui va au bout de ses idées», juge Yue Liang, 34 ans, un Pékinois au physique svelte et habillé d’un sweat noir.
«C’est un président jeune et énergique, très actif pour mener des réformes sur plusieurs sujets» en France, dit-il, espérant que Pékin et Paris «collaborent davantage en matière de technologies, d’environnement» et «contre le réchauffement climatique».
«J’adore sa voix»
L’apparence physique revient souvent dans l’argumentaire de ceux qui apprécient le président français, comme Liu Xin, 43 ans, qui étudie le français à l’Alliance française de Pékin. «J’adore Macron. C’est un homme qui a beaucoup de charme. Il est très talentueux et beau», explique-t-elle lors d’une pause entre deux leçons. «J’adore sa voix» et lorsqu’il «parle de concepts profonds» durant ses discours, souligne-t-elle.
Âgé de 33 ans, Dan rappelle, lui, que la France a été le premier grand pays occidental à reconnaître la République populaire de Chine en 1964, «ce qui a permis de maintenir des relations toujours très bonnes». «J’espère bien qu’après la visite d’Emmanuel Macron, elles seront encore meilleures», explique cet habitant de Pékin.
Acclamé par une marée d’étudiants avides de selfies
Autre signe de la popularité d’Emmanuel Macron: à l’université Sun Yat-sen de Canton (sud), où il s’exprimait vendredi, il a été acclamé par une marée d’étudiants, smartphones en main et avides de selfies, qui criaient son nom.
Producteur indépendant basé dans la capitale chinoise, Sélim Oulmekki, 33 ans, espère que la visite permettra de faire en sorte «que plus de films français puissent sortir en Chine» et que «les portes s’ouvrent» davantage. Expatrié en Chine depuis plusieurs années, il dit par ailleurs apprécier l’approche politique du dirigeant.
«Il a dit qu’il n’y avait pas de naïveté de la France par rapport à la Chine, qu’on a un modèle différent. Mais que la discussion avec la Chine, si elle est franche, doit se faire sans provocations dans les médias», déclare le trentenaire. «C’était certainement une référence aux Américains, même s’il ne les a pas cités. Et je pense que c’est la bonne stratégie.»