WimbledonHüsler va le regretter. Golubic maîtrise, Laaksonen et Teichmann impuissants
Pendant que Viktorija Golubic passait tranquillement l’obstacle Andrea Petkovic (6-4, 6-3), Marc-Andrea Hüsler a manqué une occasion en or contre le Français Hugo Grenier.
- par
- Mathieu Aeschmann ,
- Jérémy Santallo Londres
Hüsler gâche une belle occasion
Marc-Andrea Hüsler est passé au travers de sa grande première en Grand Chelem. Le Zurichois (ATP 105) avait toutes les armes pour se débarrasser du «lucky loser» français Hugo Grenier (141e) mais il a fini par payer un début de match complètement raté (3-6, 6-7, 7-6, 6-2, 4-6). Pourquoi «Mac» a-t-il traversé les deux premières manches avec aussi peu d’intensité? Était-ce la pression du moment ou une stratégie d’économie d’énergie, toujours est-il que le No 2 suisse manquait cruellement de vivacité face à un adversaire limité mais nettement plus impliqué. Un exemple? Ces deux occasions en milieu de deuxième manche sur le service adverse (4-4 et 5-5) où il ne força pas son destin alors qu’il dominait l’échange.
Le mode «économie d’énergie» choisi par Marc-Andrea Hüsler aurait néanmoins pu fonctionner. Car petit à petit, la débauche d’énergie du Français devenait moins précise. Et en empochant le tie-break de la troisième manche, «Mac» semblait avoir remis la main sur la rencontre. Ce fut le cas presque jusqu’au bout, notamment lorsqu’il manqua le break décisif au cinquième set pour une poignée de centimètres (3-3, retour de coup droit trop long). Tout restait à faire jusqu’au super tie-break. Un objectif que le Zurichois n’atteindra jamais, passant à travers un dernier jeu de service – trois fautes en coup droit et une double faute – qui lui laissera beaucoup de regrets. Après 3 h 38 d’un premier tour décousu, on se demande comment Marc-Andrea Hüsler n’a pas passé l’épaule. Il y avait largement la place.
Golubic toute en maîtrise
Quart-de-finaliste l’an dernier, Viktorija Golubic plongera au classement le lundi 11 juillet même en cas de nouvel exploit sur le gazon londonien. La Zurichoise (58e mondiale) n’a pas semblé marquée par cette injustice lors de son entrée en scène, mardi sur le bruyant court No 8. Face à la toujours très appliquée Andrea Petkovic (57e), «Viki» a fait parler son relâchement et sa science du gazon pour l’emporter en souplesse (6-4, 6-3).
Son seul moment d’inconfort? Une incroyable volée de coup droit «penalty» (à 50 cm du filet) manquée sur balle de premier set (5-4). L’Allemande, soudain revigorée par cette offrande, s’offrait une balle de 5-5 en hurlant pour se donner du courage. En vain. Malgré son déficit athlétique, Viktorija Golubic touchait bien mieux la balle; ce qui, sur la durée, représentait un gage de sécurité. C’était d’ailleurs assez fou, à hauteur de balustrade, de constater à quel point Petkovic gaspillait son formidable potentiel physique dans une débauche d’énergie inutile. Alors que «Viki» et son revers délicat avançaient en souplesse vers le deuxième tour.
Laaksonen déjà éliminé
Désormais No 1 helvétique au classement ATP devant un certain Roger Federer, Henri Laaksonen (ATP 96) n’a pas vraiment fait honneur à son nouveau statut, mardi, pour sa deuxième participation au tableau principal de Wimbledon après 2017. Le Schaffhousois de 30 ans a livré une performance plutôt indigeste (44 fautes directes et 31% de points gagnés derrière sa deuxième balle de service) pour s’incliner sur le court 12 6-4, 6-3, 6-2, en 1 h 58 contre l’invité britannique Ryan Peniston (135e).
Avec sa casquette à l’envers et son coup droit dévastateur, le gaucher de 26 ans a agressé Laaksonen dès le premier jeu de la rencontre et n’a jamais été vraiment en danger, hormis au début du troisième set. Il faut dire que Peniston n’est pas n’importe qui sur herbe puisqu’il vient d’atteindre les quarts de finale au Queen’s – en battant le finaliste de Roland-Garros Casper Ruud – puis à Eastbourne – avec une victoire contre la sensation parisienne Holger Rune. C’était toutefois sa première rencontre en Grand Chelem.
Jil Teichmann, toujours pas
Jil Teichmann attendra avant de fêter sa première victoire sur le gazon de Wimbledon. Vaincue dès le premier tour en 2019 et l’année dernière, la Biennoise n’a pas fait mieux lors de cette édition en s’inclinant d’entrée face à l’Australienne Ajla Tomljanovic (WTA 44) 6-2 6-3 en 1 h 17.
Le score est sévère mais pas forcément immérité pour Teichmann. La 22e joueuse mondiale et tête de série No 18 restait pourtant sur un joli parcours - 8es de finale - à Roland-Garros. Mais comme en 2021, où elle avait atteint les quarts de finale à Church Road, Ajla Tomljanovic devrait à nouveau être une adversaire redoutable lors de cette quinzaine.