Conseil fédéralCyberharcèlement et violence dans l’éducation: Berne ne veut pas sévir
Le gouvernement s’est penché sur deux thématiques qui étaient soumises à son agenda. Pour lui, la loi actuelle est suffisante.
Lundi, une étude dévoilait que près de 40% des enfants subissent des violences physiques et/ou psychologiques à la maison. Mercredi, le Conseil fédéral se penchait sur un postulat qui lui demandait d’analyser la situation et de déterminer s’il fallait intervenir au niveau de la loi. «Une disposition supplémentaire n’accroîtrait pas la protection juridique des enfants et des jeunes face à la violence dans le contexte familial», a-t-il conclu, rappelant que «le droit en vigueur interdit aux parents d’user de violence pour éduquer leurs enfants».
Selon le gouvernement, axer la politique sur la répression n’est pas utile. «Ce sont avant tout la sensibilisation active de la société et le soutien aux enfants et aux familles en difficulté qui permettent de lutter contre la violence», dit-il.
L’anonymat est le problème, pas la loi
Son avis est assez semblable sur un autre thème qui figurait à son agenda: celui de la répression du cyberharcèlement. «Le Conseil fédéral conclut que les bases légales en vigueur suffisent à punir adéquatement ce comportement, et ce qu’il ait lieu sur l’internet ou dans le monde réel», écrit-il.
Par «ce comportement», il prend en compte «les discours de haine, la pornodivulgation et la sextorsion, le fait de menacer de publier des images intimes, par exemple pour extorquer de l’argent». Là aussi, le gouvernement estime que ce n’est pas des manquements légaux qui empêchent la répression efficace. «Les auteurs agissent sous couvert d’anonymat, ce qui complique les poursuites pénales. Un article spécifique pour le cyberharcèlement ne résoudra pas le problème», lit-on dans le communiqué.