Hockey sur glaceAlina Müller a l’art de briller au meilleur moment
La Zurichoise de 23 ans a envoyé la Suisse en demi-finale des Jeux de Pékin en marquant le but décisif à 157 secondes du gong. Elle vise une deuxième médaille après celle de Sotchi en 2014.
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Alina Müller a envoyé la Suisse en demi-finale des Jeux olympiques.
AFPAlina Müller (23 ans) a surgi au meilleur moment. Précisément à 157 secondes de la fin d’un match qui venait d’enchaîner les rebondissements.
Pour passer en demies, la Suisse avait besoin d’une héroïne pour battre des Russes qui ne voulaient décidément pas lâcher le morceau. Alina Müller, considérée comme l’une des meilleures joueuses de la planète, a donné un avantage décisif à la Suisse à 157 secondes du gong. Le but de l’attaquante, surtout, est tombé 30 secondes après l’égalisation des Russes à 2-2. Le timing parfait pour un coup de massue décisif.
Un but spectaculaire
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Alina Müller, en blanc à droite, a marqué un but spectaculaire à 157 secondes de la fin du match.
AFP«J’ai vu Lara (Stalder) récupérer le puck en zone neutre. Je voulais sortir de la glace car j’étais en fin de shift, mais je me suis dit: allez, attaque encore une fois avec elle. Je savais que d’une façon ou d’une autre, elle allait me glisser ce puck devant la cage», a raconté Alina Müller, qui a marqué en tombant, puis a fêté son but gagnant (le 3-2) sur le dos, allongée sur la glace.
«Je n’en pouvais plus, je n’avais plus de forces», a souri la Zurichoise. A deux secondes de la fin du match, elle s’est offert un deuxième but, en tirant depuis son camp dans la cage vide (4-2). «J’étais en forme, j’avais déjà un bon feeling avant le match», a expliqué Müller, deux buts et une passe décisive contre les Russes. «Dans le hockey féminin, des grands moments comme ceux-ci à des JO sont plutôt rares. Je me sentais bien depuis le début du tournoi, mais je savais que mon heure viendrait encore. J’ai eu la chance de marquer ce but décisif pour mon équipe le jour J. En tant que sportive, c’est le plus beau des sentiments.»
«Nous voulons gagner une médaille, nous n’avons pas encore terminé le boulot.»
Comme en 2014, la Suisse se retrouve désormais en position de remporter une médaille aux Jeux olympiques. A l’époque, Alina Müller n’avait que 15 ans, mais elle était déjà décisive. C’est elle qui, en finale pour la médaille de bronze contre la Suède (4-3), avait été créditée du but gagnant dans la cage vide à 67 secondes de la fin d’un match historique pour le hockey suisse. Un but marqué de très loin, dans un filet désert, comme le deuxième qu’elle a inscrit contre les Russes samedi pour valider la qualification suisse pour les demies. De bon augure.
Huit ans plus tard, Alina Müller (3 buts, 5 assists en 5 matches à Pékin) espère décrocher une deuxième médaille olympique. «C’est le moment pour lequel nous avons tant travaillé. Nous voulons gagner une médaille. Nous n’avons pas encore terminé le boulot.» Or, argent ou bronze, même si la dernière possibilité est la plus probable. Le Canada ou les Etats-Unis, que la Suisse affrontera lundi, sont largement au-dessus du lot.
Pour la Suisse, une médaille de bronze vaudrait déjà de l’or.