Empoisonnée car elle pleuraitFlot d’indignation après la mort d’une fillette dans une crèche de Lyon
Après avoir évoqué un accident, l’auxiliaire de 27 ans responsable de l’enfant a reconnu avoir aspergé le bambin à l’aide d’un produit caustique, puis le lui avoir fait ingérer.
Une semaine après la mort d’une fillette de 11 mois dans une crèche privée de Lyon, le drame continue d’agiter les réseaux sociaux, avec des attaques très violentes contre l’employée poursuivie pour «homicide volontaire» mais aussi contre la gestion du groupe People & Baby.
«Un acte irréparable»
Après avoir évoqué un geste accidentel, cette auxiliaire puéricultrice âgée de 27 ans a reconnu avoir aspergé l’enfant d’un produit caustique – type Destop - puis le lui avoir fait ingérer car elle ne supportait pas ses pleurs. Elle a été placée le 24 juin en détention provisoire à la maison d’arrêt de Lyon-Corbas.
«Elle n’arrête pas de pleurer (...), elle est consciente d’avoir commis un acte irréparable», a expliqué son avocat Philippe Duplan, à l’AFP, assurant que quand sa cliente «a vu les pompiers emmener l’enfant à l’hôpital, elle n’avait pas du tout pris la mesure des conséquences de son geste». «Tout le monde la présente comme un monstre», a-t-il affirmé, en référence au déferlement de colère sur les réseaux sociaux ces derniers jours, notamment de parents indignés.
Les médias locaux ont aussi publié ces derniers jours plusieurs témoignages à charge de parents et d’anciens employés critiquant les conditions d’accueil du groupe People & Baby, qui comprend 700 crèches en France. A la colère des parents indignés répondent les critiques des professionnels sur les conditions de travail dans les crèches françaises.
«Fermeture définitive»
Le syndicat SNNPE a ainsi souligné sur sa page Facebook «la crise sans précédent (conditions de travail dégradées, salaires très bas, manque de professionnels...) que connaît le secteur de la petite enfance», réclamant des investissements à la hauteur de l’enjeu. A Lyon, la crèche «Danton Rêve» située dans le quartier de la gare de la Part-Dieu a baissé le rideau et le groupe People & Baby annonce sans commentaire sa «fermeture définitive» sur son site Internet. Jointe par l’AFP, la direction de ce groupe basé à Paris n’a pas donné suite.
Les investigations lancées pour «déterminer les circonstances exactes» du drame et «approfondir les éléments relatifs à la personnalité» de l’employée de la crèche, se poursuivent, selon le parquet de Lyon. Les expertises médico-légales sont toujours en cours, selon Me Duplan. Une autre crèche de Lyon, également gérée par le groupe People & Baby, avait été visée par une plainte, fin 2021. Mais «l’enquête confiée à la sûreté départementale (brigade de protection des familles – BPDF) n’a pas permis de caractériser des faits de maltraitance» et «la procédure a été transmise au parquet de Lyon, le 14 avril 2022, pour dernier examen et formalisation d’un classement sans suite», selon les informations obtenues auprès du parquet.
En revanche, deux employés d’une crèche du réseau People & Baby située à Villeneuve d’Ascq (Nord), près de Lille «sont convoqués devant le tribunal correctionnel, en mars 2023, pour des faits de violence sur mineur sans incapacité» selon les informations obtenues auprès du parquet de Lille.