Hockey sur glaceArnaud Jacquemet: «La douleur va rester»
Le défenseur de Genève-Servette revient sur l’incroyable faille vécue par son équipe, samedi soir aux Vernets contre Ajoie. Il évoque un sentiment de «honte».
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Arnaud Jacquemet n’a pas mâché ses mots après la défaite des siens.
Eric-LafargueGenève-Servette n’était pas génial, mais il menait 3-0 face à Ajoie après deux tiers-temps, samedi aux Vernets. Les Jurassiens, effacés jusque-là, ont mine de rien réduit la marque à la 45e. Le début de la fin pour des Aigles soudain déboussolés, contraints à la prolongation par un doublé de Sebastian Wannström, transparents durant ledit «overtime» puis ridiculisés aux penalties. Le calice jusqu’à la lie, alors que la situation mathématique n’était déjà pas rose. Le défenseur genevois Arnaud Jacquemet, qui revenait au jeu après deux semaines d’absence, a eu le courage de venir mettre des mots forts sur une prestation collective désastreuse.
Quels sont vos premiers mots, à chaud, après cette drôle de soirée…
Il y a de la déception, presque un peu de honte je dirais. Des choses comme ça ne devrait pas arriver. Nous avons des attentes bien plus hautes que ça et voilà… On n’a pas le droit de faire ça.
Peut-on parler d’erreur professionnelle?
C’est notre profession et une erreur comme ça… On les a laissés revenir dans ce match que nous avions complètement en mains. À partir du moment où ils mettent le 3-1 (ndlr: par Thibault Frossard à la 45e), ils n’ont même pas eu beaucoup de shoots, mais ils ont su les mettre au fond.
«Il faut qu’on apprenne. À 3-0, on s’est laissé aller, on a pensé que c’était terminé.»
Cela s’est-il joué dans la tête, avez-vous pensé que c’était fini, après deux tiers?
Il faut croire. Une leçon comme celle-ci, il faut en tirer quelque chose de positif pour la suite. On était sur une bonne série, même si nous avons perdu ce match hier (vendredi) à Fribourg. On avait vraiment à cœur de prendre ces trois points avant la pause des équipes nationales, il faut qu’on apprenne. À 3-0, on s’est laissé aller, on a pensé que c’était terminé. Quand on a montré ce qu’on a montré au premier tiers, on n’a pas le droit de faire ça au troisième.
C’est d’autant plus dommageable que la situation au classement reste inconfortable. Cela vous inquiète-t-il?
Je pense qu’il faut que ça nous inquiète, sinon c’est qu’on a un problème dans le vestiaire. Ça inquiète tout le monde, mais de nouveau: l’équipe restait sur une bonne phase, les gars ont fait des bons matches. Là, à chaud, on ne comprend pas vraiment ce qui s’est passé. On va continuer à travailler. Cela dit, qu’on soit premier ou dixième du classement, une défaite comme celle-ci n’est pas acceptable.
Cette trêve internationale tombe-t-elle bien parce que c’est l’occasion de se remettre à l’endroit, ou mal parce que vous auriez aimé enchaîner?
Il y a un peu des deux. Si nous avions gagné, nous aurions préféré enchaîner. Et maintenant qu’on a perdu de cette manière-là, on aurait aussi bien aimé avoir un match mardi prochain pour oublier cette soirée (ndlr: la prochaine rencontre est agendée au 19 novembre, contre Zoug aux Vernets). Mais voilà, il va falloir se regarder dans le miroir. Ça fait mal, la douleur va rester mais c’est bien aussi. Ça nous permettra de ne pas nous relâcher pendant la pause. Ça nous montre aussi qu’il faut se mettre au travail, parce que nous sommes bientôt à la mi-saison et nous sommes toujours dans la même situation. Nous devons enchaîner une série de victoires.