Ukraine – Des milliers de civils évacués à Soumy, nouvelle trêve mercredi

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UkraineDes milliers de civils évacués à Soumy, nouvelle trêve mercredi

Des milliers de civils ont pu fuir la ville de Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, où les forces russes ont promis une nouvelle trêve mercredi, près de deux semaines après leur invasion dans ce pays, qui a déjà fait des centaines de morts et des millions de réfugiés.

Une femme et son bébé fuient l’Ukraine en direction de la Roumanie le 8 mars 2022 au poste-frontière d’Isaccea-Orlovka.

Une femme et son bébé fuient l’Ukraine en direction de la Roumanie le 8 mars 2022 au poste-frontière d’Isaccea-Orlovka.

AFP

Plus de 5000 personnes ont été évacuées à ce jour de la ville de Soumy, située à 350 km au nord-est de Kiev, a indiqué mercredi l’adjoint au chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Kyrylo Timochenko, cité par des médias ukrainiens. Une soixantaine de bus, en deux convois, sont parvenus à mettre en sécurité ces civils, femmes, enfants et personnes âgées pour la plupart, avait-il déjà indiqué mardi sans toutefois donner de chiffres.

Les autorités ukrainiennes avaient annoncé la mise en place d’un couloir humanitaire mardi matin pour évacuer les civils de Soumy, ville de plus de 250’000 habitants située près de la frontière russe et théâtre de violents combats depuis plusieurs jours. «Mais ce n’est qu’un pourcent de ce que nous devons faire, de ce qui est attendu par mon peuple, par les Ukrainiens qui sont coincés» dans les zones de combat, a jugé le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans un message vidéo mardi soir.

Mercredi, une nouvelle trêve doit entrer en vigueur pour permettre l’évacuation d’autres civils, a assuré l’armée russe. Ce qui ne l’a pas empêché, selon les services ukrainiens de secours d’urgence, de bombarder mardi soir la petite ville de Malyn, dans la région de Zhytomyr, à l’ouest de Kiev, où cinq personnes dont deux bébés nés l’an dernier sont morts après la destruction de sept maisons.

Les évacuations se poursuivaient aussi dans la région de Kiev, malgré des tirs sur des couloirs humanitaires, d’après le chef de l’administration locale Oleksiï Kouleba.

Kiev et ses trois millions d’habitants, sont coupés du reste du pays sur trois flancs: les combats font rage dans ses faubourgs du nord et de l’ouest, et les routes vers l’est sont bloquées par des chars russes et des champs de mine.

À Irpin, l’AFP a vu des centaines de personnes patienter pour franchir à pied la rivière du même nom, sur des passerelles de fortune faites de planches, de palettes en bois et de carcasses métalliques, en direction de Kiev, par le seul axe non encore occupé par l’armée russe. Environ 2000 habitants ont pu s’extraire de cette localité, selon la police ukrainienne.

Dans le Sud-Est, à Marioupol, un grand port stratégique sur la mer d’Azov, quelque 300’000 civils restaient eux aussi coincés, a affirmé le gouvernement ukrainien. Dans le sud, à Mykolaïv, près d’Odessa, des files de voitures remplies de civils fuyant les combats s’étiraient sur des kilomètres, tandis que résonnaient les tirs depuis la ligne de front, a constaté une journaliste de l’AFP.

Le conflit déclenché le 24 février a en outre poussé plus de deux millions de personnes à quitter le territoire ukrainien pour se réfugier à l’étranger, essentiellement en Pologne, selon l’ONU. L’Europe s’attend à recevoir cinq millions d’exilés.

Suspension des importations de gaz russe

Les États-Unis ont par ailleurs décidé mardi de suspendre les importations de pétrole et gaz russes, prenant ainsi la tête du camp occidental dans les sanctions infligées à Moscou depuis l’attaque contre l’Ukraine. Le Royaume-Uni va pour sa part cesser d’ici à la fin de l’année ses achats de brut et de produits pétroliers russes.

Le président américain Joe Biden a assuré que sa décision allait «porter un nouveau coup puissant à Poutine» et au financement de sa guerre contre l’Ukraine. Volodymyr Zelensky a chaleureusement remercié mardi soir son homologue américain pour ce «signal d’une puissance maximale adressé au monde entier». Il a appelé l’Union européenne à suivre cet exemple en adoptant des «mesures dures, des sanctions contre la Russie pour sa guerre», mais sans appeler directement à un embargo européen sur le pétrole ou le gaz. Les Européens, dépendants à hauteur de 30% du brut russe, se sont pour l’instant refusés à aller aussi loin.

Certaines entreprises cherchent elles aussi à prendre leur part, après avoir été mises sous pression par l’opinion publique. Les chaînes américaines McDonald’s et Starbucks vont provisoirement fermer leurs nombreux établissements en Russie, emboîtant le pas au géant mondial des cosmétiques L’Oréal. Coca-Cola a annoncé la suspension de ses opérations dans le pays.

L’aide militaire occidentale s’avère toutefois plus délicate à mettre en œuvre. Les États-Unis ont ainsi estimé que la proposition de Varsovie de livrer à l’armée américaine ses avions MIG-29 pour ensuite les remettre à l’Ukraine n’était pas «viable». La Pologne s’est dite mardi prête à «déplacer sans délai et gratuitement tous ses avions MIG-29 sur la base de Rammstein (en Allemagne, ndlr) et de les mettre à la disposition du gouvernement des États-Unis».

Près de deux semaines de combats

Après presque deux semaines d’offensive, les forces russes ont continué à se déployer autour des métropoles ou intensifié leurs bombardements, ont assuré des responsables ukrainiens. Le Pentagone a fait état d’une nouvelle colonne russe avançant vers Kiev par le nord-est, tandis que la principale, en provenance du nord, se trouve à l’arrêt depuis plusieurs jours.

Selon le Pentagone, «2000 à 4000» soldats russes ont été tués en Ukraine depuis le début de l’offensive. Le 2 mars, la Russie avait fait état de 497 morts dans ses rangs, mais elle n’a donné aucun nouveau bilan de ses pertes.

«Nous nous battrons jusqu’au bout», a lancé mardi le président ukrainien par lien vidéo depuis Kiev, devant le parlement britannique.

Dans un entretien avec la chaîne américaine de télévision ABC, Volodymyr Zelensky a par ailleurs déclaré ne plus insister sur une adhésion de l’Ukraine à l’Otan, une des questions invoquées par Moscou pour justifier l’invasion. Il s’est aussi dit prêt à un «compromis» sur le statut des territoires séparatistes de l’est de l’Ukraine dont Vladimir Poutine a reconnu unilatéralement l’indépendance.

Les États-Unis redoutent par ailleurs que les forces russes puissent «prendre le contrôle» des structures de «recherche biologique» en Ukraine et s’emparer de matériaux sensibles, au moment où de nouvelles craintes émergent concernant la centrale nucléaire de Tchernobyl. «L’Ukraine dispose d’installation de recherche biologique, et nous sommes de fait à présent assez inquiets par la possibilité que les forces russes tentent d’en prendre le contrôle», a déclaré la numéro trois de la diplomatie américaine, Victoria Nuland, lors d’une audition parlementaire.

L’AEIA, agence de l’ONU pour la sécurité nucléaire, a dit de son côté avoir perdu contact avec les systèmes contrôlant à distance les matériaux nucléaires de la centrale de Tchernobyl.

(AFP)

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