Tuerie d’Uvalde: «Il y avait au moins 40 agents armés jusqu’aux dents, mais ils n’ont rien fait»

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Massacre d’Uvalde«Il y avait au moins 40 agents armés jusqu’aux dents, mais ils n’ont rien fait»

Aux États-Unis, après la tuerie d’Uvalde, qui a fait 21 morts, dont 19 enfants, certains dénoncent la passivité des forces de l’ordre. Ils estiment que les policiers ont trop attendu avant de donner l’assaut.

Chargé d’identifier les corps jusque tard dans la nuit, un responsable local s’attend à ce que les corps puissent être inhumés dans les prochaines quarante-huit heures, le temps de réaliser les autopsies.

Chargé d’identifier les corps jusque tard dans la nuit, un responsable local s’attend à ce que les corps puissent être inhumés dans les prochaines quarante-huit heures, le temps de réaliser les autopsies.

AFP

Le déroulé exact de la tuerie d’Uvalde, au Texas, et le rôle de la police dans le drame, étaient au centre des questions, jeudi, certains témoins à l’extérieur de l’école dénonçant la passivité des forces de l’ordre. «Il y avait au moins 40 agents armés jusqu’aux dents, mais ils n’ont rien fait jusqu’à ce qu’il soit trop tard», a déclaré à ABC Jacinto Cazares, père de Jacklyn Cazares, 10 ans, tuée dans le massacre dans l’école primaire Robb.

Daniel Myers, un pasteur de 72 ans, était arrivé avec sa femme, Matilda, à l’extérieur de l’école environ trente minutes après l’entrée du tireur dans l’école. Il a décrit à l’AFP comment les policiers ont attendu, en l’absence d’une unité spécialisée, pour donner l’assaut, et comment les parents assistant à la scène étaient «désespérés». «Ils étaient prêts à entrer dans l’établissement. L’un des proches a dit: «J’ai été militaire, donnez-moi juste un pistolet, je vais y aller. Je ne vais pas hésiter. Je vais y aller.»

Les forces de l’ordre avaient indiqué, mercredi, avoir tenté d’empêcher Salvador Ramos, le tireur âgé de 18 ans, d’entrer dans l’école. Mais après un échange de coups de feu, il est parvenu à se barricader dans une salle de classe. C’est là qu’il a tué 19 enfants, mais aussi deux enseignantes.

Le directeur du département de la sécurité publique du Texas, Steven McCraw, a déclaré à CNN que Salvador Ramos est resté à l’intérieur de l’école pendant environ quarante minutes avant que la police ne réussisse à l’abattre.

«Mes agents n’ont pas hésité»

Le chef de la police aux frontières, Raul Ortiz, dont des agents étaient sur place, a, lui, assuré que ces derniers «n’ont pas hésité». «Ils ont élaboré un plan. Ils sont entrés dans la salle de classe et ils ont résolu cela aussi rapidement qu’ils pouvaient», a-t-il déclaré, également à CNN. Outre les 21 tués, 17 personnes ont été blessées, dont trois policiers.

En l’absence de médecin légiste, Eulalio Diaz, un responsable local, a été chargé d’identifier les corps jusque tard dans la nuit, a-t-il raconté au quotidien «El Paso Times». «Certains des enfants étaient dans un sale état», a relaté l’élu. Dans l’attente de nouvelles de leurs enfants, les parents ont fourni des échantillons ADN pour accélérer le processus d’identification. Eulalio Diaz s’attend à ce que les corps puissent être inhumés dans les prochaines quarante-huit heures, le temps de réaliser les autopsies.

La tragédie a assommé de douleur Uvalde, ville de 16’000 habitants à mi-chemin entre San Antonio et la frontière mexicaine, à majorité hispanique. Lors d’une conférence de presse, mardi, le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a révélé que le meurtrier avait tiré sur sa grand-mère de 66 ans en plein visage avant de se rendre à l’école primaire Robb.

La police a failli arrêter le tueur après un accident

Le tueur avait auparavant annoncé sur Facebook son intention d’attaquer sa grand-mère qui, bien que grièvement blessée, a réussi à alerter la police. Il a ensuite publié un nouveau message pour dire qu’il l’avait fait. Puis, au moins quinze minutes avant le massacre, un troisième pour faire savoir que sa prochaine cible était une école primaire.

Il s’y est rendu équipé d’un fusil semi-automatique AR-15, arme funestement connue pour avoir été utilisée dans d’autres massacres aux États-Unis, comme celui dans un lycée de Parkland, en Floride, qui avait fait 18 morts. En chemin, Salvador Ramos a eu un accident de voiture, et c’est là que les forces de l’ordre ont tenté de l’arrêter, en vain.

Élèves entraînés en cas de fusillade

(AFP)

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