Motocyclisme: Quartararo impitoyable, Espargaró gaffeur

Quelle course – de Fabio Quartararo (Yamaha), en tête dès le premier virage, dominateur absolu jusqu’à l’arrivée! – et quel final! Aleix Espargaró, qui s’était élancé de la pole position et qui s’était battu, deuxième place en jeu, pendant toute la course avec les Ducati de Jorge Martin et de Johann Zarco, a coupé son effort et salué la foule un tour trop tôt! Le temps qu’il constate son erreur et qu’il relance sa machine, il était passé de la deuxième à la sixième place, avant de revenir sur Luca Marini pour sauver les onze points du cinquième rang.

Après l’arrivée – la bonne, cette fois -, Aleix Espargaró s’est arrêté sur le bord de la piste et a éclaté en sanglots. On a même vu, quelques minutes plus tard, le CEO de Dorna (le promoteur du MotoGP), Carmelo Ezpeleta, venir dans le stand Aprilia pour consoler son compatriote. Cette gaffe, au terme d’un week-end qui avait été très chargé sur le plan émotif pour le natif de Granollers, à quelques kilomètres du circuit Catalunya, a des effets directs sur le championnat du monde.

Parce que Fabio Quartararo – course parfaite, on l’a dit – se retrouve désormais avec 22 points d’avance sur son premier dauphin, Espargaró, le troisième du classement intermédiaire, Enea Bastianini (Ducati), ayant été victime d’une chute. Comme le cinquième, Francesco «Pecco» Bagnaia, victime d’une attaque plus que limite du Japonais Takaaki Nakagami (Honda) dans le premier virage, attaque qui a aussi éliminé Alex Rins (Suzuki).

Le mot de la fin de cette drôle de journée au vainqueur: «Je me suis senti très bien dès le départ. Mon but était de prendre la tête le plus rapidement possible et j’ai réussi», explique Quartararo. Dont on sait qu’il est tout simplement imbattable quand il se retrouve dans ce genre de situation.

Il avait été l’homme fort du début de saison – deux victoires et une deuxième place lors des trois premiers GP -, avant de commettre une erreur au Texas, puis de connaître un souci technique (boîte de vitesses) il y a une semaine, chez lui, sur le circuit du Mugello: l’Italien Celestino Vietti a remporté un GP de Catalogne Moto2 disputé dans des conditions très chaudes.

«En fin de course, nous avons tous connu de sérieux soucis avec le pneu avant», dira le protégé de Valentino Rossi au pied du podium. Un Vietti qui bat finalement de 81 millièmes de seconde l’Espagnol Aron Canet, un autre Ibérique, Augusto Fernández, complétant le podium.

Cette course a d’abord été dominée par le Nord-Américain Joe Roberts qui venait de faire le break (2,4 secondes d’avance) à la mi-course, lorsqu’il a été éliminé sur chute. Dauphin de Vietti au championnat, le Japonais Ai Ogura a limité les dégâts (7e), lui qui fut le premier à devoir adapter son rythme en raison de la perte d’efficacité de ses pneumatiques.

Au classement du championnat du monde, Vietti reprend quelque peu ses aises, avec un avantage de 16 points sur Ogura et de 24 sur Aron Canet. Il reste deux courses – GP d’Allemagne, puis des Pays-Bas, respectivement dans deux et trois semaines – avant la pause estivale.

L’Espagne triomphe une fois de plus, le team GasGas de la légende Jorge «Aspar» Martinez une fois encore: une semaine après un doublé García – Guevara au Mugello (Guevara avait passé la ligne en tête, mais avait dû rendre une place pour être sorti des limites de la piste dans le dernier tour), Izan Guevara a cette fois réussi le sans-faute. Aux avant-postes dès le départ, il a augmenté le rythme au quinzième des vingt-deux tours, pour se ménager une petite seconde d’avance à l’entame de l’ultime ronde.

La sensation du jour est néanmoins signée David Muñoz (KTM), qui ne participait, ce dimanche, qu’à son deuxième GP, lui qui n’a célébré ses 16 ans – âge désormais minimum – que le 15 mai dernier. Dans les points en Italie, Muñoz est monté sur la deuxième marche du podium, devant l’expérimenté Japonais Tatzuki Suzuki (Honda), le seul à avoir eu droit au champagne, Guevara (il fêtera ses 18 ans le 28 juin) et Muñoz étant encore trop jeunes pour cela.

Au championnat du monde, après neuf des vingt GP au programme, Sergio García (4e en Catalogne) compte encore 16 points d’avance sur le vainqueur du jour, son voisin de stand Izan Guevara.