FranceCondamné en appel à 20 ans pour avoir fait asperger son ex-femme au vitriol
Un Albanais, qui avait commandité l’agression de son ex-femme en 2006 à Chambéry, a vu sa peine confirmée en appel vendredi par la justice française.
Un homme accusé d’avoir commandité l’agression à l’acide sulfurique de son ex-femme en 2006 à Chambéry a été condamné vendredi à la peine maximale de vingt ans de réclusion criminelle par la Cour d’assises d’appel de Haute-Savoie.
En novembre 2020, la Cour d’assises de la Savoie l’avait condamné à cette même peine, assortie d’une période de sûreté aux deux tiers, ainsi qu’à une interdiction définitive du territoire français. Une peine identique a été requise par l’avocat général Pierre Becquet, estimant même que la loi en la matière «n’était pas assez sévère».
Le 14 septembre 2006, l’ex-femme depuis deux ans de Nexhmedin Dardha avait été brûlée au deuxième et troisième degrés, au visage et au corps, après avoir reçu un jet d’acide sulfurique par un individu ganté et encagoulé. L’agression s’était déroulée devant chez elle, à Chambéry (Savoie), sous le regard des deux filles du couple.
Immédiatement, Nexhmedin Dardha, jaloux du nouveau compagnon de son ex, avait été soupçonné d’être le commanditaire, depuis l’Albanie où il était alors et d’où il est originaire.
Ses deux hommes de main avaient été condamnés lors d’un premier procès devant la Cour d’assises de la Savoie, en 2009, à dix et cinq ans de prison, alors que lui était toujours en fuite en Albanie. Il avait finalement été arrêté en 2019 à l’occasion d’un voyage en Italie, puis ramené en France dans le cadre d’un mandat d’arrêt international.
À l’ouverture de son procès mercredi, il s’était dit non responsable: «Je suis désolé mais je suis innocent.»
«Elle ne se fera plus jamais un homme de sa vie»
Nexhmedin Dardha et son ex-compagne s’étaient rencontrés à Tirana. Ils avaient grandi ensemble et s’étaient mariés en 1987, toujours en Albanie. Mais «le bonheur de ma cliente n’aura duré que deux ans», a estimé à l’audience l’avocat de la partie civile, Me Frédéric Verron, soit entre son divorce en 2004 et son agression en 2006, et alors qu’elle partageait sa vie avec un nouveau compagnon.
«Nex [Dardha] voulait la détruire», avait avancé jeudi son homme de main qui avait été condamné pour le jet d’acide. «Il disait: «Elle va perdre ses cheveux, elle ne se fera plus jamais un homme de sa vie».