Derby aux Vernets: L’année où Gérard Dubi, légende du LHC, a brillé avec Ge/Servette

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Derby aux VernetsL’année où Gérard Dubi, légende du LHC, a brillé avec Ge/Servette

L’attaquant vaudois avait commis une infidélité lors de la saison 1969/70. Il se remémore une «super année» qui lui avait valu un titre de vice-champion.

Simon Meier
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Simon Meier
Gérard Dubi, qui pose ici à la Vaudoise aréna avec son no10 en toile de fond, garde de très bons souvenirs des Vernets.

Gérard Dubi, qui pose ici à la Vaudoise aréna avec son no10 en toile de fond, garde de très bons souvenirs des Vernets.

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Aucun autre joueur n’incarne mieux que lui le Lausanne HC. Légende du club vaudois où il a distillé son immense talent entre 1960 et 1980, Gérard Dubi, qui aura 79 ans le 27 novembre, assistera ce soir au derby que dispute le LHC aux Vernets. Et ce parmi une brochette d’anciens joueurs invités par Genève-Servette. Car oui, le Vaudois au coeur 100% rouge et blanc a porté le maillot grenat l’espace d’une saison. 

C’est à l’été 1969 que l’affaire se décide. A la patinoire de Montchoisi, où on a mal digéré la déroute de l’année précédente en match d’appui pour la promotion en LNA contre Sierre (7-0 devant 9 000 personnes aux Vernets), l’ambiance est morose. «Après cette défaite en barrage, il y avait pas mal de remises en question et de discussions à Lausanne, se souvient Gérard Dubi. Donc pour moi, qui faisais déjà partie des meubles, c’était le bon moment pour changer d’air. Alors quand Genève-Servette m’a sollicité, j’ai accepté.»

«Quelques dents avaient grincé, à mon départ. Quand j’allais au bistro à Lausanne, je me faisais chambrer.»

Gérard Dubi, ancien hockeyeur

Scotché à Lausanne par l’entreprise familiale, l’attaquant effectue le trajet cinq fois par semaine en voiture, pour aller s’entraîner. Mais à la longue, il fatigue: «J’ai ensuite opté pour le train, c’est Roger Chappot qui venait me chercher à la gare pour m’amener en voiture aux Vernets.» Son autre compagnon de ligne avec les Aigles était le Davosien Christian Parietti. «On avait une super équipe avec les Kast, Jooris, Conne, Clerc, Giroud, ainsi qu’un super entraîneur en la personne d’Yves Laurendeau, raconte Gérard Dubi. J’avais été accueilli à bras ouverts et nous avions réussi une excellente saison en terminant deuxièmes de LNA derrière La Chaux-de-Fonds. Ça reste un super souvenir pour moi.»

A Lausanne, l’aventure déclenche moins d’enthousiasme, évidemment. «Quelques dents avaient grincé à mon départ, se rappelle l’ancien buteur. Et quand j’allais prendre mon café ou ma bière au bistro, je me faisais chambrer. Mais au final, ça avait fait du bien à tout le monde: moi, le LHC et Genève-Servette. Jouer en LNA m’avait aussi permis de retrouver l’équipe de Suisse et de vivre plus tard, en 1972, le voyage aux Jeux olympiques de Sapporo.»

Offre refusée

Le club des Vernets, ravi de ses services, propose à Dubi de prolonger l’expérience. Mais l’homme a trop d’attaches à Lausanne, professionnelles et hockeyistiques, pour accepter l’offre du président Barbey. Après un an d’exil au bout du lac, il retrouve «son» LHC, où il évoluera encore une décennie, avec notamment la fameuse promotion en LNA de 1978. 

Ce samedi soir, c’est en qualité d’ancien Servettien que Gérard Dubi assistera au derby lémanique. Cela n’empêchera évidemment pas son coeur de battre en rouge et blanc: «Après la bonne réaction d’hier contre Berne (ndlr: victoire 4-1 vendredi soir), avec une équipe qui se bat de nouveau, je me réjouis de voir la suite, salive l’homme dont le no10 a été retiré à Malley. Mais ce ne sera pas facile. Je ne dis pas que je suis inquiet, mais il va falloir être vachement sérieux défensivement, face à cette impressionnante équipe genevoise.»

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