Guerre Israël-HamasFaute de carburant, les hôpitaux de Gaza n’ont plus d’électricité
Des médecins du nord de la bande de Gaza sont obligés d’opérer à la bougie, à la lampe torche, ou seulement avec les lumières des téléphones portables et des femmes accouchent dans la rue.
«Il n’y a plus d’électricité» dans les hôpitaux du nord de la bande de Gaza faute de carburant, a affirmé le vice-ministre de la Santé du gouvernement Hamas lundi, ajoutant qu’ils étaient désormais «hors service». «Sept bébés prématurés» et «27 patients en soins intensifs» sont morts, a-t-il déploré.
La situation est particulièrement tendue à l’hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza. Là, rapporte un journaliste collaborant avec l’AFP, «des chars, des blindés et des véhicules de transport de troupes israéliens encerclent les abords du complexe hospitalier de toutes parts». Il ajoute que des drones survolent le site à basse altitude.
Bombes et tremblements
«Les frappes aériennes et de l’artillerie sont permanentes et, régulièrement, les bâtiments du complexe tremblent, provoquant la panique parmi les familles déplacées», poursuit-il. Environ 20’000 déplacés ont trouvé refuge à al-Chifa, affirme Youssef Abou Rich, vice-ministre de la Santé du gouvernement du Hamas, présent lui-même dans l’hôpital.
Pour relancer les générateurs, il faudrait du carburant, de plus en plus rare en raison du «siège total» imposé par Israël. Les 2,4 millions de Gazaouis vivent désormais dans la menace d’un black-out total: les générateurs du ministère des Télécommunications devraient s’arrêter jeudi, a-t-il annoncé. Des médecins ont mis en ligne des images les montrant en train d’opérer à la bougie, à la lampe torche, ou seulement avec les lumières des téléphones portables, faute d’électricité dans les hôpitaux.
Le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari a assuré dimanche soir avoir «proposé de fournir du carburant de l’armée pour les besoins urgents de l’hôpital» al-Chifa, mais que, «la direction du Hamas empêche l’hôpital de récupérer le carburant». Dans des images nocturnes publiées dimanche soir par l’armée israélienne sur X, on peut voir des soldats déposer des bidons à proximité d’un bâtiment.
«Besoin de 8000 litres au moins»
Le docteur Abou Salmiya a indiqué que «l’armée (israélienne) (l’avait) appelé deux fois pour (lui) dire qu’elle allait livrer du carburant», qu’elle déposerait à un point situé «à 500 mètres d’al-Chifa». «Au début, ils m’ont dit 2000 litres, puis ils sont revenus en disant 300 litres à condition qu’ils ne soient pas donnés au Hamas», a-t-il poursuivi. «Je leur ai répondu «si vous voulez aider, j’ai besoin de 8000 litres au moins pour faire tourner les principaux générateurs et sauver des centaines de patients et de blessés». Ils ont refusé et nous ne savons pas où en est la situation», a ajouté Abou Salmiya.
Hors des hôpitaux, Abou Rich décrit «des dizaines de morts et des centaines de blessés auxquels personne ne peut accéder car les ambulances se font tirer dessus» et «des appels de femmes qui ont dû accoucher dans la rue ou chez elles sans sage-femme». Depuis plusieurs jours, l’armée israélienne assure ouvrir des couloirs sécurisés pour permettre aux déplacés de quitter les hôpitaux. «Les patients et les soignants de l’hôpital al-Rantissi ont tous été évacués (dimanche) sous la menace des tirs de l’armée», répond Abou Rich.