Guerre en Ukraine : La Russie avance dans l’est et tente de renforcer son emprise au sud

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Guerre en UkraineLa Russie avance dans l’est et tente de renforcer son emprise au sud

Dans le Donbass, les bombardements sont «de plus en plus intenses», tandis que les habitants des régions de Zaporijjia et de Kherson pourront désormais acquérir plus facilement le passeport russe. 

La région de Lougansk se trouve sous le feu de l’armée russe.

La région de Lougansk se trouve sous le feu de l’armée russe. 

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L’armée russe continue de progresser dans l’est de l’Ukraine, où Kiev admet que la situation est «extrêmement difficile» pour ses troupes, pendant que Moscou évoque une offensive longue et tente de consolider son emprise sur les territoires conquis au sud.

«Dans toutes les directions à la fois»

Les Russes tentent coûte que coûte de resserrer leur étau sur la région de Lougansk, où ils «avancent dans toutes les directions à la fois», a affirmé mercredi, le gouverneur régional côté ukrainien, Serguiï Gaïdaï, sur Telegram. Moscou a décidé d’intensifier son offensive dans le Donbass (est), qui regroupe les régions de Lougansk et de Donetsk et que les Ukrainiens peinent à défendre, après avoir éloigné les forces russes des deux plus grandes villes du pays, Kiev et Kharkiv (nord-est).

«La situation dans le Donbass est extrêmement difficile», a reconnu mardi soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Selon lui, les Russes «veulent tout détruire» dans la région. Mercredi matin, il a réclamé le «soutien d’une Europe unie», en déplorant le manque de cohésion des Occidentaux face à cette guerre qui vient d’entrer dans son quatrième mois, lors d’une prise de parole en visioconférence au forum économique de Davos

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C’est notamment pour «défendre» le Donbass que le président russe Vladimir Poutine a déclenché le 24 février l’invasion de l’Ukraine. «Nous continuerons l’opération militaire spéciale jusqu’à la réalisation de tous les objectifs», a insisté mardi, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, ajoutant que Moscou s’apprêtait à mener une longue offensive en Ukraine. Selon l’Etat-major ukrainien des armées, Moscou a davantage recours à son aviation pour appuyer ses troupes au sol et «détruire les infrastructures essentielles et militaires».

Intensification des frappes 

Dans le Donbass, «les bombardements sont de plus en plus intenses» et «l’armée russe a pour objectif de détruire complètement Severodonetsk», ville stratégique au nord-ouest de Lougansk, a déclaré le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï. Sur place, les villes sur la ligne de front ont été vidées de leurs habitants. Reste un nombre de personnes traumatisées, souvent âgées, qui passent la plupart de leur temps à se cacher dans des sous-sols sombres, très souvent à la seule lumière des bougies.

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Le gouverneur Gaïdaï redoute que Russes ne s’acharnent sur Lougansk comme sur Marioupol, grande cité portuaire du sud-est qu’ils ont conquise après des semaines de siège et de bombardements qui l’ont pratiquement rasée. La Russie a indiqué qu’elle examinerait la question d’un échange de prisonniers avec l’Ukraine, une fois que les détenus ukrainiens auront été jugés.

Passeport russe

Sur le front méridional, Moscou s’affaire à consolider son emprise sur les territoires conquis depuis trois mois. A Marioupol, le déminage et la «démilitarisation» du port sont terminés et il a commencé «à fonctionner de manière régulière», a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.

La Russie a par ailleurs annoncé qu’elle allait permettre aux habitants des régions de Zaporijjia et de Kherson de demander un passeport russe via «une procédure simplifiée». Le Parlement russe a par ailleurs aboli la limite d’âge pour s’engager dans l’armée, pour pouvoir notamment «attirer dans l’armée des experts de spécialités recherchées».

A Mykolaïv, proche de Kherson, la vie quotidienne reste très difficile, au rythme des pénuries, d’eau notamment, qui se multiplient. Le bruit de l’artillerie gronde au loin et les sirènes anti-bombardements aériens retentissent à certains moments, mais Anna Bondar attend patiemment son tour pour faire le plein d’eau potable. A 79 ans, elle a un mari alité et passe deux à trois heures par jour à ramener de l’eau chez elle. «Je suis très fatiguée», avoue-t-elle à l’AFP.

(AFP)

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