Nouveaux mots«Crush», «Covidé», «Mégenrer», «PLS» … arrivent dans les dicos
Les nouvelles éditions des dictionnaires français Larousse et Le Robert ont été dévoilées. Certains mots font écho à l’informatique, au Covid, à l’environnement ou au féminisme.

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PexelsLes nouvelles éditions des dictionnaires français Larousse et Le Robert intègrent le vocabulaire des nouvelles technologies, de la pandémie, de l’écologie ou encore du féminisme, ont annoncé les deux éditeurs concurrents mardi.
«Métavers» et «infonuagique»
Le métavers est défini par Larousse comme un «univers numérique parallèle et immersif, dans lequel on pourrait évoluer et interagir (travailler, jouer, nouer des relations, etc.), comme dans la vie réelle». Selon Le Robert, c’est «univers virtuel tridimensionnel persistant qui offre à ses utilisateurs, représentés par des avatars, une expérience interactive et immersive».
L’infonuagique est un terme importé du Canada pour traduire l’anglicisme «cloud»: «ensemble des services informatiques (serveurs, applications, stockage, etc.) accessibles à distance par le réseau Internet» pour Le Robert. Le Larousse est plus concis: «informatique en nuage».
«Fureter», «Minage» et «Webtoon»
Autre terme qui provient de ce pays: «fureteur», généralement appelé en France navigateur internet, et le verbe «fureter» sur la Toile, synonyme de surfer sur internet pour Le Robert, tandis que le Larousse ne le retient pas.
Le «minage», autrement dit la «validation, en échange d’une rémunération, d’un ensemble de transactions effectuées en cryptomonnaie avant inscription sur une blockchain», est accompagné dans Le Robert de nouveaux sens au verbe «miner» et au nom commun «mineur» (féminin: «mineuse»). Le Larousse ne retient que «miner»: «valider une transaction en cryptant ses données et son enregistrement dans une blockchain (ou chaîne de blocs), notamment lors des échanges de cryptomonnaie».
Le «webtoon» est une «bande dessinée sud-coréenne publiée en ligne» pour Le Robert. Larousse ne connaît pas encore le mot, et adopte «Youtubeur, youtubeuse».
PLS, Crush, Covidé
Selon Le Parisien, d’autres mots font écho à l’environnement et au féminisme. On trouve ainsi les termes «greenwashing», «écoanxiété», «antisexiste» et «mégenrer» soit le fait de se tromper de genre en s’adressant à une personne. Certains mots font référence à la crise du Covid, comme «flexoffice» signifiant bureau nomade, «télétravaillable», «covidé» pour une personne ayant le coronavirus, et «complosphère» pour désigner les personnes partageant des idées complotistes sur internet. Le Larousse a sélectionné «infodémie», la «diffusion large et rapide sur Internet de fausses rumeurs, parfois incongrues, si ce n’est dangereuses».
On trouve aussi des expressions employées par les plus jeunes comme le terme «ghoster» (ne plus donner de nouvelle à une connaissance ou un ami), «spoiler» (révéler des éléments clés de l’intrigue d’une œuvre), «crush» (mot employé pour désigner une personne qui plaît à une autre) ou «PLS», qui à l’origine était l’acronyme de position latérale de sécurité mais qui est utilisé pour exprimer le fait de se sentir mal.
Stromae et Charles III dans les noms propres
Le Robert enregistre le retour dans le langage d’une technologie obsolète: «disquette», qui désigne cette fois une «phrase, formule flatteuse, souvent lourde, destinée à séduire quelqu’un». Pour ses linguistes, c’est le côté «ringard» de l’objet qui lui vaut d’être détourné par les jeunes générations. Dans ce dictionnaire entrent aussi des mots de l’actualité comme «reine consort».
Parmi les nouveaux noms propres du Larousse, on trouve le chanteur belge Stromae – qui vient d’annoncer l’arrêt total de sa tournée –, la styliste anglaise Stella McCartney et le récemment couronné Charles III.