Commentaire: Stan Wawrinka doit retrouver son «instinct de tueur»

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TennisCommentaire: Stan Wawrinka doit retrouver son «instinct de tueur»

S’il veut étirer encore un peu sa carrière sur les plus grandes scènes du circuit, le Vaudois doit veiller à ne pas trop dégringoler au classement ATP. 

Jérémy Santallo
par
Jérémy Santallo
Stan Wawrinka ici en action à Indian Wells.

Stan Wawrinka ici en action à Indian Wells.

Getty Images via AFP

Cinq matches, pour une victoire et quatre défaites: tel est le bilan peu reluisant, en termes de résultats, pour Stan Wawrinka depuis le début de la saison. Pour tenter de l’expliquer, il convient de rembobiner.

Victime d’une petite fracture à la malléole à l’automne, le Vaudois de bientôt 39 ans – 28 mars –, n’a pas pu travailler comme il l’aurait souhaité à l’intersaison. Il lui a fallu parer au plus pressé pour tenir sa place à l’Open d’Australie, qui fêtait les dix ans de son premier sacre en Grand Chelem, et en cela, son revers au 1ᵉʳ tour à Melbourne Park n’a rien d’une infamie. Pendant trois heures, «Stan The Man» s’est prouvé qu’il pouvait encore rivaliser avec un nouveau membre du top 20 (Adrian Mannarino). Au final, il y a cette défaite, en 5 sets, mais avec un déficit de préparation, il paraissait illusoire d’espérer beaucoup mieux.

Vient ensuite la tournée en Amérique du Sud. Après un premier succès plutôt convaincant contre Pedro Cachin, pas le dernier venu pour avoir triomphé à Gstaad cet été, Wawrinka a échoué au poteau (7-6 au 3e set) à Buenos Aires face au lauréat du Geneva Open, le Chilien Nicolas Jarry, qui s’est quand même payé Carlos Alcaraz deux tours plus loin… On file à Rio de Janeiro où là, «Stanimal» est tombé d’entrée contre un joueur «en chaleur» en la personne de Facundo Díaz Acosta (5-7 4-6). L’Argentin ne venait-il pas de triompher à Buenos Aires (finale contre Jarry) alors qu’il était au bénéfice d’une wild card?

Que ce soit en Argentine ou au Brésil, il n’y a rien de honteux pour Wawrinka à perdre contre des joueurs comme Jarry ou Díaz Acosta. C’est plus le déroulé des matches qui soulève des questions. Moins souverain avec sa première balle de service, pas toujours très inspiré à la relance, Wawrinka a pourtant servi pour le gain du match contre Jarry ou mené 5-2 dans le 1ᵉʳ set contre Díaz Acosta. Preuve, s’il en fallait une, qu’il reste capable de bien plus que des fulgurances sporadiques. Le triple vainqueur en Grand Chelem doit désormais retrouver son instinct de «tueur», sa faculté à fermer les sets comme il savait si bien le faire à grande époque. Jeudi, face à un Tomas Machac (63e) qui avait collé 3 sets secs à Frances Tiafoe à l'Open d'Australie, le Stadium 1 d’Indian Wells a encore mis en lumière ce manque de constance, parfois même d’un jeu à l’autre. Usure physique? Décrochage psychologique?

Toujours est-il qu’avec cette élimination précoce dans le désert californien, «Stanimal» va perdre le bénéfice de ses 90 points gagnés avec ses trois tours passés l’an dernier et tomber aux alentours de la 85e place mondiale. S’il n’y a pas (encore) le feu pour accéder au tableau principal de Roland-Garros, où il pourrait de toute façon décrocher une wild card, Wawrinka aura tout de même trois victoires à défendre lors de la saison européenne sur terre battue, à Monte-Carlo, Madrid ou Rome – il est aussi annoncé aux tournois 250 de Marrakech et Bucarest. S’il veut étirer encore un peu sa carrière sur les plus grandes scènes, comme il l’a toujours laissé entendre, le champion de St-Barthélemy serait bien inspiré de ne pas trop dégringoler au classement ATP.

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