Football – Sion n’a plus rien à voir avec Tourbillon, qu’il faudrait rebaptiser

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FootballSion n’a plus rien à voir avec Tourbillon, qu’il faudrait rebaptiser

Ouverte à tous les vents, l’enceinte valaisanne ne ressemble définitivement plus à une forteresse. La défaite que son locataire a concédée contre GC illustre ses limites. Voilà qui, à ce rythme, préfigure une nouvelle saison «pourrie»…

Nicolas Jacquier, Sion
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Nicolas Jacquier, Sion

Lors du premier tour du championnat, les clubs zurichois avaient déjà fait très mal au FC Sion et encore davantage à Marco Walker. Les deux débâcles que le visiteur avait concédées coup sur coup au Letzigrund - 3-1 contre GC et 6-2 contre le FCZ une semaine plus tard - avaient d’ailleurs fini par lui coûter sa place.

L’ennui, c’est que cela ne se passe provisoirement pas beaucoup mieux pour son successeur. Paolo Tramezzani peut certes se targuer d’avoir remporté le derby du Rhône en dominant Servette (ce qui n’a plus rien d’un exploit ces temps-ci…) mais ses retrouvailles avec Tourbillon se sont en l’état soldées par deux échecs: 1-0 contre Bâle malgré une prestation prometteuse et 3-1 contre un GC pas loin d’être séduisant.

Trop de chantiers ouverts en même temps

Dans ce dernier cas, l’échec, concédé au terme d’un match des plus laborieux, est nettement plus ennuyeux. Car il raconte tout de ce qu’est toujours le FC Sion quand celui-ci n’est pas sauvé par une froide efficacité (comme cela avait été le cas une semaine plus tôt à la Praille). Un état d’esprit évanescent, des largesses défensives inexplicables, trop d’éléments qui n’ont pas, ou plus, le niveau, une production offensive insuffisante, cela fait beaucoup de chantiers ouverts en même temps. Et comme il y en a toujours au moins un qui pêche…

Cela n’empêche pas le public d’y croire, d’avoir repris le chemin du stade, même si la déception l’emporte actuellement sur l’espoir de vivre enfin une saison plus sereine. Alors que des signes auraient pourtant pu passer au vert, qu’un frémissement de plaisir avait même été constaté, que la plus belle réalisation de l’après-midi est venue du magnifique tifo du gradin nord, Sion a lourdement rechuté. C’est moins un bilan chiffré inquiétant que son manque de solutions pour créer du danger qui ne manque pas d’interpeller au soir de la 12e journée. Hoarau blessé longue durée, Karlen n’entrant pas dans les plans de son nouvel entraîneur, les actions offensives reposent sur le seul Stojilkovic – c’est un peu léger.

Trois fois la même équipe

On a souvent pu déplorer la dimension d’un contingent sédunois pléthorique, avec un empilement de joueurs s’annulant les uns les autres, pour ne pas insister sur les choix de Tramezzani, resté fidèle autant au même onze de départ depuis trois matches qu’à ses idées. Le technicien transalpin doit mieux se rendre compte aujourd’hui de qui il a affaire et sur qui il peut vraiment compter. Quand on se produit devant son public, il n’est pas normal que le meilleur joueur soit Kevin Fickentscher, son portier. Pour Sion, qui avait l’occasion de regarder vers le haut, la venue de GC devait représenter un tournant dans sa saison. Pour l’avoir mal négocié, c’est déjà la quasi garantie de vivre un nouvel exercice sous haute tension et compliqué.

Lors de leur arrivée respective, on attendait beaucoup de Luca Zuffi et de Kevin Bua, les deux anciens Bâlois. Alors que ceux-ci brillaient sous le maillot rhénan, ils ne sortent plus du lot après avoir enfilé la tunique rouge et blanche. Le même phénomène s’était produit avant cela avec Matteo Tosetti. Une illustration symptomatique du mal frappant la majorité des présumés renforts posant leurs bagages en Valais. On peut y voir la faillite d’un système.

Comme un match amical

Ce manque de rendu se double pour le FC Sion de l’incapacité chronique à y imposer sa loi à domicile. Tourbillon n’a plus rien de la forteresse imprenable qui terrorisait l’adversaire. Dans ces conditions, ne vaudrait-il pas mieux le rebaptiser? Ce week-end, Grasshopper a passé le goulet de Saint-Maurice en sifflotant à son tour.

Sion a longtemps vécu parce qu’il incarnait une solidarité sans faille et savait dégager un état d’esprit guerrier de nature à surmonter l’adversité qui se présentait devant lui. Des valeurs dont ses joueurs, engoncés dans la facilité, ne sont plus assez dignes depuis trop longtemps. Voilà des années que le locataire de Tourbillon s’est éloigné du décor historique jusqu’à s’en détacher; il en résulte un décalage grandissant entre les acteurs et un public qui peine à s’y identifier.

Sur scène, on n’empoigne pas une rencontre de Super League en trottinant au rythme d’un match amical comme ce fut le cas dimanche en première période. C’est tout le problème d’une équipe ayant la fâcheuse habitude de choisir ses matches et la façon de s’y engager (ou non).

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