Guerre en Ukraine: Lavrov et Blinken s’entretiennent pour la première fois depuis février

Publié

Guerre en UkraineLavrov et Blinken s’entretiennent pour la première fois depuis février

Les ministres des affaires étrangères de Russie et des États-Unis se sont entretenus ce vendredi pour la première fois depuis le début de l’invasion russe en Ukraine.

Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.

Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine.

Getty Images via AFP

Les chefs de la diplomatie des États-Unis et de la Russie se sont entretenus vendredi pour la première fois depuis le début de la guerre en Ukraine, le secrétaire d’État Antony Blinken décrivant une discussion «franche» notamment au sujet d’Américains détenus par Moscou.

Antony Blinken avait annoncé mercredi qu’il prévoyait de contacter son homologue russe Sergueï Lavrov afin de discuter d’une offre des États-Unis pour libérer la basketteuse Brittney Griner et l’ex-soldat Paul Whelan. Il pourrait s’agir d’un échange contre Viktor Bout, un trafiquant d’armes russe emprisonné aux États-Unis.

«Nous avons eu une discussion franche et directe», a déclaré le secrétaire d’État américain au cours d’une conférence de presse. «J’ai appelé le Kremlin à accepter l’offre conséquente que nous leur avons faite» concernant Paul Whelan et Brittney Griner. Antony Blinken n’a pas souhaité décrire la réaction de Sergueï Lavrov à cette proposition. «Je ne peux pas vous dire si je pense que les choses sont plus ou moins probables», a-t-il dit. «Mais il était important qu’il l’entende directement.»

Brittney Griner, star internationale de basket, est détenue depuis février en Russie. Elle a été arrêtée en possession d’un liquide de vapoteuse à base de cannabis. Paul Whelan, ancien responsable de la sécurité d’une entreprise de pièces automobiles, emprisonné depuis 2018, continue de clamer son innocence après avoir été condamné à 16 ans de détention en Russie pour espionnage.

«Diplomatie discrète»

De son côté, la diplomatie russe a indiqué que les deux ministres avaient «échangé leurs avis sur le problème des relations bilatérales qui ont besoin fortement d’être normalisées». «En ce qui concerne un éventuel échange de prisonniers russes et américains, la partie russe a insisté pour qu’on revienne au régime d’un dialogue professionnel, libre des spéculations médiatiques, dans le cadre d’une +diplomatie discrète+», a-t-elle dit dans un communiqué.

Sergueï Lavrov a également dénoncé la poursuite de la livraison «d’armes américaines et par l’Otan aux forces armées ukrainiennes et aux bataillons nationalistes, qui sont utilisées largement contre la population civile, en prolongeant l’agonie du régime de Kiev, en faisant durer le conflit et en multipliant les victimes», selon la diplomatie russe. Antony Blinken a précisé avoir prévenu Sergueï Lavrov que le monde ne reconnaîtrait «jamais» l’annexion de territoires ukrainiens par la Russie. «Il était très important que les Russes entendent directement de notre part que cela ne sera pas accepté -- et non seulement cela ne sera pas accepté, mais cela entraînera des coûts supplémentaires importants imposés à la Russie», a-t-il déclaré.

Le responsable américain a aussi dit que la Russie préparait des «référendums truqués» pour tenter de «démontrer faussement» que les personnes vivant dans ces territoires ukrainiens «cherchent à faire partie de la Russie». Antony Blinken a également exhorté son homologue russe à faire en sorte que Moscou honore son engagement dans le cadre de l’accord, négocié avec l’aide de la Turquie, sur les céréales ukrainiennes bloquées dans des ports d’Ukraine.

La dernière conversation téléphonique entre les deux hommes remontait au 15 février, quand M. Blinken avait mis la Russie en garde contre une invasion de l’Ukraine. Leur dernière rencontre en personne date du 21 janvier, lorsque les deux hommes s’étaient retrouvés à Genève. Antony Blinken a soigneusement évité Sergueï Lavrov, un diplomate chevronné connu pour son esprit vif et mordant, lors de la dernière réunion du G20 début juillet à Bali.

(AFP)

Ton opinion

0 commentaires