Session: Berne devra réduire par deux ses achats de vaccins anti-Covid en 2023

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SessionBerne devra réduire par deux ses achats de vaccins anti-Covid en 2023

Après une bataille serrée entre les Chambres, c’est finalement les États qui l’ont emporté. Le Conseil fédéral ne pourra acheter que 7 millions de doses au lieu de 14.

Christine Talos
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Christine Talos
Il n’y aura que 7 millions de doses de vaccin anti-Covid en Suisse en 2023.

Il n’y aura que 7 millions de doses de vaccin anti-Covid en Suisse en 2023.

20min/Simon Glauser

Le débat sur le nombre de doses de vaccins anti-Covid aura agité toute la session d’été du Parlement. Mais il a finalement tourné à l’avantage du Conseil des États. En effet, le crédit d’engagement pour acheter des vaccins en 2023 s’élèvera à 560 millions de francs. La Conférence de conciliation a choisi jeudi de suivre la variante moins chère des sénateurs par 14 voix contre 12, contre l’avis du National. Avec celle-ci, la Confédération pourra acheter deux fois moins de doses que prévu.

Le Conseil national aurait voulu suivre la stratégie de vaccination du Conseil fédéral, basée sur le principe de la redondance pour la protection de l’ensemble de la population. La Chambre du peuple avait du coup approuvé un crédit d’engagement de 780 millions de francs pour l’achat de 14 millions de doses d’ici à 2023, soit 7 millions à Moderna et 7 millions à Pfizer.

«Le Conseil des États a accepté cette stratégie, mais uniquement pour les personnes à risque. Il a donc réduit le crédit d’engagement à 560 millions de francs pour l’achat de 7 millions de doses en tout», a rappelé Anna Giacometti (PLR/GR) au nom de la commission. C’est cette variante qu’a choisie la Conférence de conciliation. Les contrats devront donc être renégociés.

La gauche fâchée

Cette décision a suscité l’ire de la gauche. «Vous assumerez la responsabilité si, en 2023, nous n’avons pas le dernier vaccin, pas le meilleur vaccin et pas assez de vaccins», a lancé Sarah Wyss (PS/BS) à l’encontre du Centre et de l’UDC. «Cette décision pourrait nous coûter très cher, pour la santé de la population, mais aussi pour l’économie. Nous avons déboursé près de 30 milliards de francs de dépenses Covid pour protéger l’économie et la santé. Nous ne voulons vraiment pas répéter cela. Nous aurions eu la possibilité d’être armés pour 2023. Malheureusement, nous l’avons laissée passer», a-t-elle tonné.

Une faute qu’a rejetée Pirmin Schwander (UDC/SZ): «Dire simplement que le Parlement porterait la responsabilité, c’est irresponsable! a-t-il protesté. Une erreur a été manifestement commise dans les contrats. Nous n’en sommes pas responsables. Et dans une telle situation, nous ne pouvons pas simplement accepter de faire ce que l’administration et le Conseil fédéral nous disent de faire.»

Pour rappel, le Parlement avait déjà approuvé l’achat de vaccins anti-Covid en 2022. D'un montant initial de 314 millions de francs, il a été revu à la baisse à 234,3 millions, après la mise au jour du fait que la Confédération aurait signé des contrats pour des montants non encore avalisés par le Parlement. Berne a annoncé la semaine dernière qu’une enquête était en cours.

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