Motocyclisme - La foudre sur le Red Bull Ring

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MotocyclismeLa foudre sur le Red Bull Ring

Un orage violent sur le GP d’Autriche vendredi. Au propre – grêle à l’appui – et plus encore au figuré. Vingt-quatre heures après «l’affaire Viñales», le paddock est sous haute tension.

Jean-Claude Schertenleib
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Jean-Claude Schertenleib

L’image est peut-être facile, elle n’en est pas moins réelle: la foudre s’est abattue sur le Red Bull Ring, qui accueille ce week-end le GP d’Autriche, onzième manche du championnat du monde 2021! Un orage réel, mais bref, au plan météorologique; une tempête qui pourrait durer, en coulisses.

Premièrement: l’affaire Viñales. On sait depuis jeudi que l’Espagnol a été suspendu par son employeur, le team Yamaha Factory. Précision: les dirigeants de l’équipe japonaise ne se sont pas encore exprimés sur les conséquences de cette mise à pieds, même si on croit comprendre, entre les mots, qu’elle va se transformer en divorce définitif.

«Je parlerai lorsque j’en aurai le droit»

Maverick Viñales

Maverick Viñales? On l’a surpris, spectateur souriant au bord du circuit, mais pas un mot de sa part: «Je parlerai lorsque j’en aurai le droit», a-t-il juste fait savoir sur les réseaux sociaux. On devine que l’affaire est désormais entre les mains des avocats et on imagine aussi que l’histoire Yamaha-Viñales s’est terminée dimanche dernier, lorsque l’équipier du leader du championnat Fabio Quartararo, est rentré à son stand en donnant de furieux coups de gaz.

Logiquement, le pilote de tests de la marque aux trois diapasons, le Britannique Cal Crutchlow (qui avait pris sa retraite à la fin de la saison dernière), qui a remplacé le week-end dernier et qui remplace toujours Franco Morbidelli (opéré d’un genou) dans le team satellite de la marque, devrait enfiler les couleurs de l’usine dès le GP de Grande-Bretagne, dans deux semaines à Silverstone. Et peut-être bien jusqu’à la fin de la saison...

Petronas sur le départ!

Pire pour Yamaha, désormais empêtré dans un autre problème: Petronas, le géant malaisien des hydrocarbures, aurait décidé de mettre un terme à sa collaboration économique avec le second team de la marque, celui qui aligne cette année Valentino Rossi (futur retraité) et Franco Morbidelli (qui, l’an prochain, rejoindra Quartararo à l’usine)!

C’est dans les tours Petronas de Kuala Lumpur en Malaisie que s’est joué une partie de l’avenir de Yamaha

C’est dans les tours Petronas de Kuala Lumpur en Malaisie que s’est joué une partie de l’avenir de Yamaha

AFP

Pour l’imposante structure de Razlan Razali et de Johann Stigefelt, présente dans les trois catégories (plus la MotoE) et qui avait tant donné à Yamaha l’an dernier, c’est la douche froide. Avec des conséquences: les deux teams Moto3 et Moto2 semblent condamnés; et les patrons recherchent désespérément un pilote pour remplacer Morbidelli à Silverstone (cela pourrait être le Britannique Jake Dixon, aucune expérience de la MotoGP, mais qui a brillé en championnat de Grande-Bretagne superbike avant de découvrir le mondial Moto2) et deux titulaires pour 2022.

Va-t-on trouver un accord avec l’un des pilotes Yamaha engagés actuellement en superbike, comme le Turc Razgatlioglu, l’Américain Gerloff, voire l’Italien Andrea Locatelli? Va-t-on faire le pari de Darryn Binder, qui roule sous les couleurs Petronas en Moto3? Va-t-on récupérer Iker Lecuona, qui a perdu sa place chez KTM? Ou convaincre le clan Rossi de lui confier Marco Bezzecchi?

L’imbroglio est de taille et la seule confirmation venue de la bouche du team-manager de l’immense structure, Johann Stigefelt, nous renvoie à dans deux semaines: «Nous avons prévu une annonce à Silverstone, dans le cadre du GP de Grande-Bretagne.» En attendant, pilotes – McPhee et D. Binder en Moto3, Vierge et Dixon en Moto2 -, mécaniciens et personnel administratif vont devoir chercher du travail.

Tous à Punta Cana!

Dans cette ambiance délétère – que fera Aprilia, l’équipe qui devrait logiquement accueillir Maverick Viñales l’an prochain? -, une belle histoire: dimanche soir dernier, le vainqueur du GP de Styrie MotoGP, le «rookie» Jorge Martin, a été reçu dans son stand au son (enfin, aux cris...) de «Punta Cana! Punta Cana!»

Le pilote Ducati-Pramac Jorge Martin, vendredi en Autriche.

Le pilote Ducati-Pramac Jorge Martin, vendredi en Autriche.

AFP

Cela pour une bonne raison: «Après mon podium lors de mon deuxième GP, au Qatar, j’ai promis que j’inviterais toute l’équipe cet hiver en vacances en République Dominicaine si nous obtenions un second podium avant la fin de la saison», rigole Martin. Qui va donc devoir passer à la caisse...

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