Etats-Unis: Un suspect de l’attentat de Lockerbie présenté à la justice

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États-UnisUn suspect de l’attentat de Lockerbie présenté à la justice

Présenté à la justice américaine lundi pour son rôle dans l’attentat de Lockerbie, un Libyen a appris que, malgré la gravité des faits, il n’encourt pas la peine de mort.

Le 21 décembre 1988, un Boeing 747 de la Pan Am, reliant Londres à New York, avait explosé au-dessus du village écossais de Lockerbie, tuant les 259 passagers et membres d’équipage et 11 personnes au sol.

Le 21 décembre 1988, un Boeing 747 de la Pan Am, reliant Londres à New York, avait explosé au-dessus du village écossais de Lockerbie, tuant les 259 passagers et membres d’équipage et 11 personnes au sol.

AFP

Un Libyen, accusé d’avoir préparé la bombe ayant servi dans l’attentat de Lockerbie en Écosse, a été transféré aux États-Unis et présenté lundi à une juge fédérale, près de 34 ans après ce drame qui a fait 270 morts.

Lors d’une brève audience dans un tribunal de Washington, Abou Agila Mohammad Massoud Kheir al-Marimi, 71 ans, a été informé des charges pesant contre lui, notamment pour «destruction d’un avion ayant entraîné la mort». Malgré la gravité des faits, cet homme né en Tunisie n’encourt pas la peine de mort, car elle ne s’appliquait pas en 1988 au niveau fédéral pour ces chefs d’inculpation, a précisé un procureur.

Abou Agila Mohammad Massoud Kheir al-Marimi, qui s’exprimait par le biais d’un traducteur, restera en détention jusqu’à une prochaine audience, le 27 décembre, lors de laquelle ses avocats pourront demander une éventuelle remise en liberté. L’accusation a fait savoir qu’elle s’y opposerait. Le ministre américain de la Justice Merrick Garland a salué le transfert de l’accusé sur le sol américain. «C’est un pas important pour rendre justice aux victimes et à leurs proches», a-t-il estimé dans un communiqué.

«Un jour important»

Ancien membre des services de renseignement du dictateur Mouammar Kadhafi, il avait été inculpé par la justice américaine le 21 décembre 2020, jour du 32e anniversaire de la tragédie. Il se trouvait alors en détention en Libye et les autorités américaines s’étaient dites «optimistes» quant aux chances d’obtenir son extradition.

Les conditions de son arrestation par les États-Unis, annoncée dimanche par la justice écossaise, et de son transfert sur le sol américain restent toutefois inconnues. «Aujourd’hui est un jour important pour la justice», a affirmé le secrétaire d’État Antony Blinken dans un communiqué, en saluant la coopération avec les autorités écossaises et les «efforts des autorités libyennes ces dernières années». Dans un communiqué, la Maison-Blanche s’est bornée à dire que les États-Unis l’avaient arrêté «légalement».

«Ces événements montrent que notre quête de justice ne connaît pas de limites», a commenté pour sa part la principale magistrate d’Écosse, Dorothy Bain, en faisant savoir qu’elle se rendrait aux États-Unis la semaine prochaine pour rencontrer les procureurs américains et participer aux commémorations de la tragédie.

270 victimes

Le 21 décembre 1988, un Boeing 747 de la Pan Am, reliant Londres à New York, avait explosé au-dessus du village écossais de Lockerbie, tuant les 259 passagers et membres d’équipage et 11 personnes au sol. Cet attentat est le plus meurtrier jamais commis sur le territoire du Royaume-Uni, mais aussi le deuxième plus meurtrier contre des Américains après les attentats du 11 septembre 2001, puisque 190 victimes étaient américaines.

Une seule personne a été condamnée pour cette attaque: le Libyen Abdelbaset Ali Mohamed al-Megrahi, qui a toujours clamé son innocence, a écopé d’une peine de prison à vie en 2001 après un procès devant un tribunal pénal écossais établi en terrain neutre, aux Pays-Bas. Un autre accusé avait lui été acquitté.

Libéré le 20 août 2009 par la justice écossaise en raison d’un cancer en phase terminale, Abdelbaset Ali Mohamed al-Megrahi avait reçu un accueil triomphal à son retour à Tripoli. Il est décédé en 2012. En 2003, le régime de Mouammar Kadhafi avait reconnu officiellement sa responsabilité dans l’attentat et payé 2,7 milliards de dollars de dédommagements aux familles des victimes.

(AFP)

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