AthletissimaLes sprinteuses jamaïcaines vont enclencher le turbo à la Pontaise
Les têtes d’affiche jamaïcaines, la championne du monde Shelly-Ann Fraser Pryce et la championne olympique Elaine Thompson-Herah, se disent prêtes à faire des étincelles vendredi à la Pontaise sur un 100 m qui s’annonce royal (20h59).
- par
- Cyrill Pasche
A ce stade de la saison et au lendemain d’un championnat du monde (à Eugene, aux États-Unis, en juillet), la question récurrente est de savoir si les sprinteuses réussiront encore une fois à enclencher le turbo.
Les trois fusées du moment, les Jamaïcaines Shericka Jackson (championne du monde du 200 mètres), Elaine Thompson-Herah (double championne olympique en titre sur 100m et 200m) et Shelly-Ann Fraser-Pryce (championne du monde en titre sur 100m) se défieront sur la ligne droite du stade de la Pontaise.
Autrice d’un magistral 10’’60 il y a une année à la Pontaise (record du meeting et meilleur temps personnel), Shelly-Ann Fraser-Pryce se dit prête à faire des étincelles sur le tartan lausannois vendredi soir. «Quand tu reviens des championnats du monde avec une médaille (ndlr: l’or dans son cas), qui est un point culminant de la saison, c’est souvent difficile de garder le focus, de continuer à aller de l’avant. Mentalement, c’est un challenge: alors il faut sans cesse se rappeler que ce n’est pas fini, que d’autres grandes performances doivent suivre. Ce qui me garde «énergisée», c’est de me dire que je peux toujours aller plus vite.»
Pour la championne olympique Elaine Thompson-Herah, qui connaît une saison en-deça des attentes selon ses standards habituels, appuyer sur le bouton «on/off» fait partie du métier. «Après une grande compétition, il est assez naturel pour nous de réussir à garder notre intensité. Ce sont des habitudes que nous avons prises avec le temps, avec l’expérience. Nous sommes toutes professionnelles depuis des années. Le fait d’être capables de se relancer après une grande compétition fait partie des exigences de notre métier.»
La concurrence comme motivateur
Avec les trois sprinteuses les plus rapides de la planète et un plateau digne d’une finale olympique, où la Bernoise Mujinga Kambundji se profile comme la «moins rapide» avec un meilleur temps personnel de 10’’89, l’ultra compétitivité des athlètes en lice suffira élever le niveau de plusieurs crans.
«A l'entraînement, j’aime me challenger en courant contre les hommes, pouffe Elaine Thompson-Herah. C’est quand on a la plus grande concurrence que l’on arrive à se surpasser. Moi, en tout cas, j’aime le «high level», parce qu’il y a de la pression et qu’il faut être capable de la contrôler.»
Pour Shelly-Ann Fraser-Pryce, les opportunités de gagner en sprint ne sont pas légion, tant la concurrence est élevée. «Il faut savoir saisir les opportunités quand elles se présentent: car avec des concurrentes aussi fortes, celles-ci ne pas nombreuses dans une saison.»
Fraser-Pryce? Thompson-Herah ou Jackson? Faites vos jeux!