La mission Artemis 1 est faite avec des pièces des navettes spatiales

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Vers la LuneLa mission Artemis 1 est faite avec des pièces des navettes spatiales

Des composants ayant déjà participé à 83 vols ont été réutilisés pour construire des parties des nouveaux engins qui devraient décoller lundi.

Michel Pralong
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Michel Pralong
Toute ressemblance d’Artemis avec une ancienne navette spatiale au moment de son lancement n’est pas fortuite.

Toute ressemblance d’Artemis avec une ancienne navette spatiale au moment de son lancement n’est pas fortuite.

NASA

La mission Artemis 1, dont le lancement est prévu lundi 29 août, est le premier pas pour ramener l’être humain sur la Lune. Elle est rendue possible grâce à toute l’expérience acquise lors des vols spatiaux précédents, mais pas seulement. Elle sera en effet elle-même constituée de pièces qui ont déjà volé avec les navettes spatiales et qui ont été recyclées.

C’est le Congrès, en 2010, qui a demandé que la NASA développe sa nouvelle fusée et sa capsule, qui doit transporter l’équipage, avec du matériel des anciennes navettes, explique Space.com. Il n’y a pas de petites économies, surtout dans des programmes qui coûtent des milliards.

C’est ainsi que des composants qui ont participé à 83 des 135 missions de navettes spatiales ont été montés sur la fusée, le Space Launch System (SLS) et la capsule. Les quatre moteurs du SLS, les RS-25, sont les anciens moteurs qui propulsaient les navettes et qui ont été modifiés. Outre un nouveau contrôleur et un nouveau logiciel, ils disposent également d’une isolation supplémentaire sur leurs tuyères pour les protéger de l’échappement des propulseurs (solid rocket booster).

Les moteurs, les boosters et le moteur d’Orion sont des parties de navettes recyclées.

Les moteurs, les boosters et le moteur d’Orion sont des parties de navettes recyclées.

NASA

Chacun des moteurs a un numéro de série et celui identifié par 2045 a déjà par exemple participé à 12 missions de navettes entre 1998 et 2011, dont le centième vol de navette ainsi que de la toute dernière mission d’une navette spatiale (STS-135).

Pas récupérés, cette fois

Les quatre moteurs RS-25 seront les premiers à s’allumer lundi. Puis, 6 secondes plus tard, ce sera le tour des deux grands boosters blancs latéraux de s’enclencher. Eux aussi ont été construits à partir de pièces de navettes: des éléments de jupes arrières, de contrôle du vecteur de poussée, de boîtiers métalliques et de structures avant. Ainsi la jupe arrière du booster 1 est la plus ancienne partie d’une navette réutilisée puisqu’elle a volé avec le vol inaugural de Discovery en 1984. Les boosters sont plus longs que ceux des navettes, avec un cinquième segment ajouté, en faisant le propulseur le plus puissant jamais construit.

Contrairement à ce qui se passait avec les navettes, ni les moteurs RTS-25 ni les boosters ne seront récupérés lors des missions Artemis. L’étage central, avec les moteurs, sera largué en vol et se brisera lors de la rentrée dans l’atmosphère avant que ses morceaux ne tombent dans le Pacifique. Pareil pour les boosters, qui seront largués après 2 minutes et 12 secondes de vol, tomberont d’une altitude de 43 km pour s’écraser eux dans l’Atlantique 5 minutes et demie après le décollage.

Le moteur principal de la capsule Orion est l’ancien système de manœuvre orbitale de la navette qui a été modifié. Lui sera éjecté avec le module de service européen lorsque celui-ci se séparera d’Orion avant la rentrée de la capsule dans l’atmosphère terrestre.

Les missions Artemis 2 jusqu’à Artemis 4 réutiliseront également des moteurs RS-25 d’anciennes navettes. De nouveaux seront construits dès Artemis 5. Les boosters seront nouveaux dès Artemis 4 tandis que les moteurs de la capsule Orion seront d’anciens moteurs de navettes durant les six premières missions avant d’en construire de nouveaux.

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