L’entreprise de pompes funèbres revendait les corps

À des fins médicales, éducatives ou scientifiques, des hôpitaux ou des universités peuvent acheter des cadavres à des entreprises spécialisées. Avec évidemment l’accord du défunt et de sa famille. C’est ce que faisait notamment Donor Services, dans le Colorado. Sauf que cette société a été créée par Megan Hess, qui était également propriétaire d’une société de services funèbres. Elle se servait directement dans la deuxième pour alimenter la première, mais sans demander la moindre autorisation aux familles des morts.

Pire, elle leur facturait des crémations, dès 1000 dollars, qui n’étaient donc évidemment pas réalisées et remettait ensuite de fausses cendres à la famille. Il s’agissait parfois de poussière de béton ou de cendres de poubelles mélangées à celles de différents cadavres. Des crémations gratuites étaient également proposées aux familles les plus démunies, mais c’était pour avoir plus de corps à disposition.

Hess et sa mère Shirley Koch ont ainsi vendu des centaines de cadavres ou parties de corps entre 2010 et 2018, selon CNN. Car si certaines familles avaient tout de même autorisé certains prélèvements sur le corps du défunt, les deux femmes vendaient d’autres parties également, pour lesquelles elles n’avaient aucune autorisation. Elles auraient également gagné 40’000 dollars en revendant des dents en or, selon le «Daily Mail». Une partie de cet argent aurait été dépensée lors d’un voyage à Disney World.

Des corps certifiés exempts de maladie par la société Donor Services ont été testés positifs à l’hépatite B et C ou au VIH. Démasquées par le FBI suite à une enquête de Reuters, les deux femmes ont été inculpées de neuf chefs d’accusation en 2020 et mardi, Megan Hess a plaidé coupable pour deux d’entre eux et les autres chefs d’accusation ont été abandonnés suit à un accord. L’accusation réclame entre 12 et 15 ans de prison, la défense plaide pour 2 ans. Le procès en compagnie de sa mère doit encore avoir lieu.