Ski alpinDéjà un doublé en 1988: «Saalbach, la patrie des Suisses!»
«Odi» et Gut-Behrami vont soulever cette semaine le grand globe de cristal. Un doublé historique, 36 ans après Zurbriggen-Figini, déjà à Saalbach. Le chef des courses de 1988 espère que «LGB» ne ratera pas la photo souvenir.
- par
- Sylvain Bolt - Saalbach
Saalbach 1988. 36 ans plus tard, Bartl Gensbichler s’en souvient comme si c’était hier. Sa tête est d’ailleurs coiffée d’un bonnet qui rappelle les trois finales de Coupe du monde organisée par la station de la région de Salzbourg: 1980-1988 et 2024.
Du 21 au 27 mars 1988, l’ancien skieur était le directeur des courses à Saalbach. Et c’est la dernière fois que deux Suisses (Pirmin Zurbriggen et Michela Figini) ont remporté les deux grands globes de cristal. Un exploit historique qu’ont réédité cette année Marco Odermatt et Lara Gut-Behrami.
«Saalbach est la patrie des Suisses, je ne peux que féliciter Marco et Lara, leur saison est exceptionnelle, sourit le retraité, après l’assurance du globe de géant et du général, dimanche à Saalbach. Après cette période de suprématie du ski suisse, nous avons eu aussi trois décennies de règne en Autriche. Mais j’espère que vous, les Suisses, n’êtes pas partis pour 30 ans!»
Il y a 36 ans, déjà à Saalbach, Pirmin Zurbriggen fait face à un nouveau talent: Alberto Tomba. Cet hiver 1987-1988, la «Bomba» a explosé sur le cirque blanc: 6 succès en slaloms et 3 en géants. Avant le dénouement en Autriche, l’Italien devance de deux points son rival Suisse. Le suspense est intense.
«Mais Tomba a craqué lors du dernier slalom et aussi en géant, laissant Zurbriggen filer vers le grand globe de cristal (ndlr: son troisième)», raconte encore plein de nostalgie et de passion Bartl Gensbichler. Comme le skieur Haut-Valaisan, la Tessinoise Michela Figini avait remporté les deux globes de vitesse et celui du général chez les femmes.
La photo ci-dessus fait partie des livres d’histoire du ski suisse. Comme celle de Lara Gut-Behrami et Marco Odermatt prévue dimanche à Saalbach, avec leurs deux grandes boules de cristal. Mais cette image iconique pourrait bien ne pas exister.
Le week-end passé à Saalbach, des rumeurs persistantes ont fait écho du départ prévu de Lara Gut-Behrami après sa descente de samedi (la descente masculine a lieu dimanche). «J’aimerais vraiment que Lara soit présente à la cérémonie et qu’on puisse l’honorer, souligne l’ancien chef de courses. Ce serait vraiment dommage qu’elle s’en aille avant!»
«Odi» et Gut-Behrami sacrés sans skier?
Et si Lara Gut-Behrami et Marco Odermatt, bien partis pour mettre la main sur les deux globes de vitesse (super-G et descente), les gagnaient sans mettre les skis cette fin de semaine?
Les conditions printanières récentes ont menacé les épreuves techniques ces derniers jours. Les organisateurs ont dû énormément saler la piste. Des fortes et longues averses de pluie ont alterné avec des épisodes ensoleillés et des températures assez élevées.
Et le mercure pourrait monter jusqu’à 14° vendredi, jour du super-G. Surtout, il a plu lundi et de fortes pluies sont annoncées mardi et jeudi. Directeur des courses masculines à la FIS, Markus Waldner n’était pas très optimiste le week-end passé. «Dans ces conditions, j’ai de la peine à m’imaginer une descente», a même lâché «Odi» après son sacre en géant.
Visiblement, les soucis météo ont déjà mis à mal les organisateurs en 1988. «Nous avions eu du beau temps, mais il y a eu pas mal de pluie, puis 10-20 centimètres de neige tombaient parfois par-dessus, raconte Bartl Gensbichler. C’était un immense défi à chaque course pour préparer la piste. On devait beaucoup saler, marcher sur la neige avec une centaine de moniteurs de ski dès 5h du matin pour nettoyer le tracé. Mais nous avions réussi à offrir des finales grandioses.»
Les organisateurs actuels n’ont plus qu’à croiser les doigts pour sauver la deuxième partie des finales version 2024. Et Bartl Gensbichler que Lara Gut-Behrami l’entende pour la «photo souvenir».