JaponUn collaborateur du Premier ministre viré pour des propos homophobes
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a limogé samedi l’un de ses secrétaires pour des commentaires homophobes qu’il a qualifiés de «scandaleux».
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a limogé samedi l’un de ses secrétaires, Masayoshi Arai, pour des propos homophobes «scandaleux». Vendredi, Masayoshi Arai avait déclaré à des journalistes qu’il «ne voulait même pas regarder» les couples homosexuels mariés, selon la chaîne de télévision publique NHK. Masayoshi Arai avait ajouté qu’il «n’aimerait pas qu’ils vivent à côté de chez lui». Les gens «abandonneraient le pays si nous autorisions le mariage homosexuel», avait-il précisé.
«Commentaires scandaleux»
Le Japon «vise une société inclusive… qui reconnaît la diversité», a rétorqué samedi devant des médias Fumio Kishida. «Les commentaires du secrétaire sont totalement incompatibles avec cette politique et sont scandaleux», a-t-il dénoncé. «J’ai pris la décision de le relever de son poste de secrétaire», a-t-il ensuite annoncé.
Masayoshi Arai s’est excusé tard vendredi, déclarant que ses remarques n’étaient pas appropriées, même s’il s’agissait de son opinion personnelle.
Popularité en chute libre
Ce limogeage est un nouveau coup dur pour le gouvernement de M. Kishida, dont la cote de popularité est en chute libre depuis l’année dernière après le retrait de quatre ministres en trois mois à cause d’allégations d’irrégularités financières ou de liens avec la controversée Église de l’Unification.
Procès
Le Japon est la seule nation du groupe des sept pays les plus industrialisés à ne pas reconnaître les unions entre personnes de même sexe. Sa Constitution de 1947 stipule que «le mariage doit être fondé uniquement sur le consentement mutuel des deux sexes» et «avec les mêmes droits pour le mari et la femme.»
Mercredi, le Premier ministre avait cependant déclaré au Parlement que le mariage homosexuel «affecterait la société» et que les députés devaient donc être «extrêmement prudents dans l’examen de cette question.»
Plus d’une dizaine de couples ont intenté des procès devant des tribunaux de district à travers le Japon, arguant que l’interdiction du mariage entre personnes de même sexe viole la constitution.
En novembre, un tribunal de Tokyo a déclaré que le fait que le pays ne protège pas légalement les partenaires de même sexe créait une «situation inconstitutionnelle» – tout en jugeant que la définition du mariage donnée par la Constitution était légale.
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