JusticeEric Cottier contre Alain Soral: le dernier duel
Le procureur général du canton de Vaud va défendre une peine ferme pour homophobie contre le polémiste français installé à Lausanne. Ce sera son dernier procès, avant la retraite.
- par
- Eric Felley
Ce sera son dernier réquisitoire public. Avant de partir à la retraite, à la fin de cette année, le procureur général du canton de Vaud, Eric Cottier, sera opposé à Alain Soral, le 14 décembre prochain, devant le Tribunal de police de Lausanne. Selon les informations de «24 heures», le polémiste français d’extrême-droite a fait recours contre la condamnation à trois mois de prison ferme, que lui ont valu des propos homophobes tenus contre une journaliste du quotidien vaudois. Réagissant à un de ses articles, il l’avait traité de «grosse lesbienne» et de «militante queer», sur son site Égalité et Réconciliation.
Nouvelle norme pénale
La journaliste avait déposé une plainte en septembre 2021. Le procureur général avait condamné Alain Soral, en avril dernier, à de la prison ferme avec une amende de 1500 francs. Le Français est tombé sous le coup de la nouvelle norme pénale votée par le peuple Suisse en 2020. Celle-ci sanctionne les appels à la haine ou la discrimination en fonction de l’orientation sexuelle.
«Esprit de détestation»
Le procureur avait justifié la sévérité de son verdict en raison de «l’état d’esprit de détestation ou de mépris envers les personnes queers, notamment homosexuelles» affiché par le prévenu. Les antécédents judiciaires d’Alain Soral en France avaient pesé dans la balance: «Au vu de l’ensemble de ces circonstances, seule une peine privative de liberté est adéquate», avait-il écrit.
Le chant du cygne
Mais Alain Soral a fait recours contre cette condamnation, ce qui provoque un procès public. Son avocat, Me Pascal Junod, précise que son client sera présent le 14 décembre et qu’il demandera l’acquittement. Il dévoilera sa défense lors du procès. Quant à Eric Cottier, on imagine qu’il va défendre son jugement comme son chant du cygne dans les prétoires vaudois. Après quoi, selon le quotidien lausannois, il occupera sa retraite à écrire, enseigner ou encore brasser de la bière.