Incendie d’un karaoké au Vietnam: «On pensait qu’on allait mourir»

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Incendie d’un karaoké au Vietnam«On pensait qu’on allait mourir», racontent des survivants

L’incendie qui a fait 32 morts dans un bar karaoké, mardi près de Hô Chi Minh-Ville, a ravivé les doutes récurrents sur la sécurité de ces établissements populaires.

Les secours étaient encore à pied d’œuvre mercredi dans le bar karaoké de Thuan An au lendemain de l’incendie qui a fait 32 morts.

Les secours étaient encore à pied d’œuvre mercredi dans le bar karaoké de Thuan An au lendemain de l’incendie qui a fait 32 morts. 

AFP

Le feu, qui s’est déclaré vers 20h30 locales mardi soir, a pris au piège une soixantaine de clients et employés, alors que la fête débutait au «An Phu», un établissement de karaoké de Thuan An (sud du Vietnam). Jeudi, le pays a déploré l’incendie le plus meurtrier de ces dernières années, avec 32 morts et 17 blessés, selon la police. Un court-circuit électrique serait à l’origine du sinistre, d’après les autorités de la province de Binh Duong. 

Cris et fumée

«Quand l’incendie s’est déclaré, j’ai essayé d’aller au premier étage, mais j’ai vu qu’il y avait trop de feu, donc j’ai couru vers le toit pour y trouver refuge», raconte Do Thanh Tu, un employé du karaoké, au média d’Etat VNexpress. «J’ai vu des gens là-bas, beaucoup d’entre eux criaient. On pensait qu’on allait mourir. Beaucoup de personnes ont sauté», se souvient-il.

«Environ trente minutes plus tard, les sauveteurs sont venus pour nous. Il y avait tellement de fumée que je ne pouvais plus respirer», assure-t-il. La fumée piquait le nez et les yeux, décrit à VNexpress une employée âgée de 20 ans, Ngan, qui s’est réfugiée sur le toit, d’où, avec d’autres, elle s’est démenée pour se faire repérer par quelqu’un. En raison de l’intensité des flammes, les pompiers ont dû percer un trou dans un mur de façade pour accéder à l’intérieur du bar karaoké. Une fois le feu maîtrisé, ils ont retrouvé huit cadavres dans des toilettes. 

Identification des corps

Devant la morgue de l’hôpital, des proches de victimes, certains avec des fleurs et un portrait de leur bien-aimé, faisaient la queue pour identifier les corps. Tran Thi Bich Van, 32 ans, a perdu son mari, son frère et son beau-frère dans l’incendie. Ceux-ci s’étaient rendus au karaoké après le dîner. «Vers 22h40, la police m’a appelée et à ce moment j’ai su qu’ils étaient pris dans le feu», explique-t-elle à l’AFP. «Son corps est défiguré gravement, mais son visage reste lumineux», dit-elle, les larmes aux yeux, en pensant à son époux. 

Souvenirs douloureux

Ce drame a rappelé de mauvais souvenirs au Vietnam, où d’autres incendies nocturnes similaires ont jeté le doute sur ces établissements de nuit, soupçonnés de ne pas tous suivre les règles élémentaires de sécurité. Ces dernières années, deux bars karaokés de la capitale Hanoï ont été ravagés par les flammes et, en 2016, 13 personnes étaient décédées dans l’un de ces incendies. 

Inspection demandée

Les autorités ont assuré avoir contrôlé trois fois, en 2019, 2021 et cette année, la conformité du «An Phu» aux normes anti-incendie. Le Premier ministre vietnamien, Pham Minh Chinh, a ordonné mercredi l’inspection des établissements à risque, notamment des bars karaokés populaires dans le pays. 

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(AFP)

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