Session d’hiver: Une première séance tout en solennité pour les nouveaux élus

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ParlementUne première séance tout en solennité pour les nouveaux élus

La 52e législature a démarré lundi, sous la Coupole fédérale, par les prestations de serment, les discours du doyen et de la benjamine du Parlement et les élections des présidents.

Christine Talos
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Christine Talos
Les nouveaux venus ont prêté serment le pouce et l’index levé en disant «Je le jure» ou la main sur le cœur en prononçant «je le promets».

Les nouveaux venus ont prêté serment le pouce et l’index levé en disant «Je le jure» ou la main sur le cœur en prononçant «je le promets».

Capture d’écran

C’est parti pour la 52e législature. Expérimentés ou néophytes, les parlementaires ont siégé lundi pour la première fois sous la Coupole fédérale à Berne au premier jour de la session d’hiver qui compte de nombreux points chauds, dont le renouvellement intégral du Conseil fédéral. Les parties officielles ont commencé dans la salle du National où l’hymne national, interprété par un ensemble vocal bernois, a résonné avant de se terminer sur quelques notes jouées à la trompette dans un silence solennel. 

«Le monde change et la Suisse avec lui»

Auparavant, c’est le doyen de fonction de la Chambre du peuple, le président du Centre Gerhard Pfister, qui a ouvert la session. Dans son discours, le Zougois a cité l’écrivain autrichien Stefan Zweig pour évoquer un monde qui change inexorablement. «Je fais partie de cette génération de Suisses dont la vie était caractérisée par un sentiment de sécurité et de prospérité qui devait durer toujours», a-t-il expliqué. «Mais le monde change et la Suisse avec lui», a-t-il constaté, en citant le «désenchantement» après les attentats du 11 septembre 2001, la chute de Swissair, la crise financière de 2008, le Covid, la guerre en Ukraine ou la débâcle de Credit Suisse.

«Comment allons-nous faire face à ces défis», a-t-il demandé avant de se lancer dans un plaidoyer envers les institutions, «les seules qui puissent réduire au minimum les pouvoirs d’un seul homme». Il a conclu son discours avec une chanson (Anthem) de Leonard Cohen: «There is a crack in everything; that’s how the light gets in» qui évoque la lumière qui naît des fissures et des fractures. Selon lui, «cette lumière peut nous montrer le chemin lorsque nous débattrons ensemble».

Un cep de vigne

Gerhard Pfister a ensuite laissé la place à la benjamine du Parlement, la vigneronne Katja Riem (UDC/BE). La jeune Bernoise (26 ans) avait de son côté emmené un pied de vigne à trois sarments, pour dédier chacun d’entre eux à des points fondamentaux, selon elle, pour la Suisse: soit la volonté populaire, l’autonomie et la liberté, ainsi que l’innovation et l’évolution. Avant d’offrir le cep au Zougois «pour boire un bon verre de vin à la fin de la législature».

Deux socialistes bâlois à la tête des deux Chambres

Le National a également élu à sa présidence Eric Nussbaumer (PS/BL). Il sera donc le «premier citoyen du pays» durant 2024. À noter aussi l’élection en tant que 2e vice-président de Pierre-André Page (UDC/FR). Le Fribourgeois sera donc président en 2026. Au Conseil des États, c’est une autre socialiste bâloise, Eva Herzog, candidate malheureuse à la succession de Simonetta Sommaruga il y a un an, qui a été élue. Celle-ci s’est réjouie du nombre de femmes record à la Chambre des cantons (elles sont seize à siéger, soit 37% des élus). Elle a aussi plaidé pour que la Suisse, qui a réussi à traverser mieux que d’autres les crises ces dernières années, «soit plus solidaire sur le plan extérieur et plus sereine dans les affaires intérieures». Avant de terminer avec un chœur bâlois qui a chanté et dansé sur un rythme endiablé, devant les sénateurs un brin médusés. 

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